Appel à accélérer l’adoption définitive de la loi contre la violence à l’égard des femmes
Le deuxième rapport annuel sur la violence contre les femmes au Maroc a appelé à accélérer l’adoption définitive du projet de loi 103.13 relatif à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et à poursuivre l’élaboration des dispositions législatives visant à mettre fin à ce phénomène.
Le rapport qui a été élaboré par l’Observatoire national de la violence à l’égard des femmes en 2016 et présenté, vendredi, lors d’une conférence de presse à laquelle a pris part la ministre de la Famille, de la Solidarité, de l’Egalité et du Développement social, Bassima Hakkaoui, a recommandé l’harmonisation des législations nationales avec la Constitution et les conventions internationales, ratifiées par le Maroc, ainsi que de compiler, suivre et analyser les actions de jurisprudence relative à la protection des femmes notamment contre la violence.
Le document, dont les données ont été collectées sur la base des cas enregistrés par les cellules institutionnelles relevant des ministères de la justice et de la santé, la gendarmerie royale, la direction générale de la sûreté nationale, comprend des recommandations relatives à la protection des femmes victimes de la violence, notamment le renforcement de la coordination institutionnelle entre les différents acteurs en vue de garantir la protection des femmes victimes de maltraitement et le renforcement de leurs mécanismes de protection.
Le rapport s’est concentré sur l’élaboration et la mise en oeuvre des normes et des systèmes de prise en charge des femmes victimes de violences, l’identification des services de base pour ces femmes, l’unification des concepts et des indicateurs nationaux entre tous les secteurs concernés, ainsi que la généralisation des cellules d’écoute, de médiation et les observatoires pour lutter contre la violence dans les établissements scolaires, tout en œuvrant à mobiliser les ressources matérielles nécessaires et humaines compétentes.
Les recommandations visent à assurer le soutien de tous les secteurs concernés à ces cellules institutionnelles à travers la mobilisation des ressources humaines et logistiques nécessaires, à améliorer l’accès aux services de soins et à généraliser l’expérience des « séances spéciales » pour examiner les cas de violence contre les femmes et à accélérer la mise en place des centres d’hébergement pour les femmes violentées.
Concernant les recommandations liées aux politiques publiques, le rapport appelle notamment à la préparation de la deuxième édition de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes, à l’activation du plan gouvernemental pour l’égalité « Ikram 2 » et au développement des initiatives modèles pour promouvoir les conditions économiques et sociales des femmes victimes de violence.
Le rapport a par ailleurs insisté sur la sensibilisation sur le dispositif de prise en charge des femmes victimes de violence, notamment les unités intégrées, les cellules de prise en charge des femmes et des enfants, la mise en place au sein des établissements scolaires des observatoires de médiation, la création de centres d’hébergement, d’écoute et de coordination avec tous les acteurs concernés par ce phénomène.
Le document a aussi préconisé le renforcement du rôle des médias dans la promotion de la culture de l’égalité et de lutte contre la violence faite aux femmes et les stéréotypes liés à ce domaine.