Journée mondiale de la langue arabe : le défi des sciences et des technologies guette l’avenir de l’une des langues les plus parlées au monde
La journée mondiale de la langue arabe est célébrée lundi sous le signe de la science et la technologie, l’occasion de souligner les nouveaux défis émanant de la capacité de la langue arabe à appréhender les mutations dictées par la mondialisation.
En dépit des critiques qu’elle subies, même parmi ses utilisateurs, la langue arabe continue à s’imposer comme une langue internationale, dont le rayonnement va au-delà de ses terres d’origine. En effet, elle n’est ni morte ni devenue une langue de sous-développement ou de régression, comme prétendent d’aucuns. La langue arabe est une langue internationale. Elle l’est par le nombre de ses pratiquants mais aussi par la qualité de ses produits culturels et scientifiques, étant entendu qu’elle doit faire l’objet d’une prise de conscience nouvelle pour l’accompagner et lui permettre d’être en phase avec son temps.
Cette langue internationale qu’est l’Arabe a été même soulignée par l’Unesco dans un message de sa Directrice générale, Audrey Azoulay, pour qui « la langue arabe est un pilier de la diversité culturelle de l’humanité. C’est l’une des langues les plus parlées au monde, pratiquée au quotidien par plus de 290 millions de personnes« . Dans la diversité de ses formes, classique ou dialectale, de l’oralité à la calligraphie poétique, la langue arabe a donné naissance à une esthétique fascinante, dans des domaines aussi variés que l’architecture, la poésie, la philosophie, la chanson, fait observer la DG de l’Unesco.
Pour Mme Azoulay, la langue arabe, qui « donne accès à une incroyable variété d’identités et de croyances, et son histoire raconte la richesse de ses liens avec d’autres langues« , a joué un rôle de catalyseur des savoirs, favorisant la transmission des sciences et des philosophies grecques et romaines à l’Europe de la Renaissance. »Elle a assuré le dialogue des cultures le long des routes de la soie, des côtes de l’Inde à la corne de l’Afrique, a-t-elle ajouté. A l’occasion de la journée mondiale de la langue arabe, l’Unesco organise une série d’événements, de concerts et de tables rondes à son siège à Paris et dans le monde, pour stimuler la recherche linguistique et le développement des dictionnaires arabes, pour mettre en lumière les liens entre l’arabe et les sciences, et le potentiel des nouvelles technologies pour la diffusion et l’apprentissage de cette belle langue.
La journée mondiale de la langue arabe est une journée internationale des Nations unies qui célèbre la langue arabe le 18 décembre de chaque année. La date commémore la reconnaissance de l’arabe comme langue officielle des Nations unies par l’AG de l’ONU, le 18 décembre 1973. La journée a été instaurée en 2012 après une proposition du Maroc, de l’Arabie saoudite et de la Libye au cours de la session 190 du conseil exécutif de l’Unesco. Si le Maroc a joué un rôle déterminant dans l’institutionnalisation de cette journée internationale pour mettre la lumière sur cette langue en tant que capital culturel et d’apprentissage universel, la promotion de la langue arabe reste d’actualité avec la dégradation constatée dans son enseignement dans les établissement scolaires.
En effet, la place consacrée à la langue arabe dans la Constitution marocaine, aux côtés de l’Amazigh, impose, selon différents intervenants, de nouveaux mécanismes et une politique nationale homogène permettant de promouvoir l’utilisation de l’arabe dans ces temps de mondialisation et des nouveaux réseaux de communication entre les peuples. La société civile marocaine, dans ses différentes composantes, est de plus en plus consciente de la nécessité de relever ce défi pour une meilleure consécration de la place de la langue arabe au sein de l’Etat et de la société et souligne, pour ce faire, l’importance d’un accompagnement des politiques publiques qui seront mises en oeuvre par le Conseil national des langues et de la culture.