L’influence du désert marocain sur l’œuvre de Saint Exupéry au centre d’un événement culturel au siège de l’IMA à Paris
L’influence du désert marocain sur l’ensemble de l’œuvre de l’écrivain français Antoine de Saint Exupéry a été, lundi soir, au centre d’un évènement culturel organisé à l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris par la Fondation Phosboucraa.
Organisé en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et la Fondation Antoine de Saint Exupéry pour la jeunesse, cet évènement culturel, qui intervient à l’occasion de la traduction en Hassani de l’œuvre majeure de cet écrivain «Le Petit Prince», a été l’occasion de mettre en scène l’univers magique du désert marocain et du patrimoine culturel hassani.
Ce rendez-vous vise à créer des ponts entre la culture hassani et des partenaires internationaux en montrant notamment combien «la sagesse» du désert marocain a été une source d’inspiration pour un grand nombre d’écrivains, dont Saint Exupéry, a déclaré à la MAP, Mme Hajbouha Zoubeir, vice-présidente de la Fondation Phosboucraa.
Il s’agit aussi de perpétuer l’esprit de cet écrivain et aviateur français, dont l’œuvre a été nourrie par l’environnement et la culture du désert marocain, a-t-elle indiqué.
Cet évènement s’inscrit également dans le cadre d’une vision à long terme de programmation culturelle visant à faire de l’aventure saharienne d’Antoine de Saint Exupéry une dynamique d’animation et de développement territorial des régions du sud du Maroc, régions à forts potentiels.
Plusieurs conférenciers et écrivains, auteurs d’ouvrages sur Saint Exupéry sont intervenus à cette occasion pour revenir sur l’œuvre de cet écrivain et pilote hors pair, dont les séjours à Tarfaya (Cap Jubi à l’époque), où il était chef d’aéroplace pour l’aéropostale, lui ont permis de se former en tant que pilote, écrivain mais aussi en tant qu’homme.
C’est à Tarfaya que Saint Exupéry est devenu l’un des plus grands écrivains et philosophes humanistes du 20ème siècle, a relevé à cet égard Frédéric Coconnier, auteur du livre «Antoine de Saint Exupéry, une aventure marocaine».
L’écrivain marocain Fouad Laroui a souligné, pour sa part, que Antoine de Saint Exupéry a appris quelque chose de fondamental au Maroc. «Il a appris que dans le désert, on est obligé de se rencontrer avec soi-même et avec ce que l’on est vraiment à l’intérieur».
«On trouve dans toute son œuvre cette idée fondamentale de la retraite dans le désert pour se connaître soi-même», a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP.
Laroui a émis l’espoir de voir un jour s’ériger à Tarfaya un grand musée où l’on puisse organiser des retraites dans le désert, pour que l’on se rappelle de cette grande leçon spirituelle de Saint-Exupéry.
Jean Pierre Gueno et Thomas Fraisse, auteurs respectifs des livres «Antoine Saint Exupéry, la terre en héritage» et «Saint Exupéry, une oasis à conquérir», sont revenus, eux-aussi, sur l’œuvre de cet écrivain, sur les différentes facettes de sa personnalité et sur son aventure saharienne.
Le musicologue et spécialiste du patrimoine musical et culturel marocain, Ahmed Aydoune a, de son côté, jeté la lumière sur la culture hassani, ses composantes, son étendue historique et géographique tout en se focalisant sur l’élément poético-musical.
Pour permettre à l’assistance, composée d’écrivains, diplomates, musiciens, poètes, acteurs associatifs et journalistes, de mieux comprendre et apprécier cette culture, il a détaillé certains éléments importants sur des symboliques tels le dromadaire, la tente (khaima), le cérémonial du thé ou encore les soirées poético-musicales (Hawl), qui confèrent une grande densité culturelle aux provinces du Sud.
L’assistance, qui a été envoûtée par des lectures de poèmes en hassani auxquelles a procédé un poète issu des provinces sahariennes, a été conviée par la suite à un concert de la chanteuse marocaine Oum et du groupe de musique hassani Mnat Aichata, qui ont interprété les plus beaux morceaux de leur répertoires respectifs, agrémentés de danses traditionnelles hassani.
«Le Petit Prince» a été traduit pour la première fois en hassani en 2017, portant ainsi le nombre des traductions de cette œuvre à 300. Cette traduction a été assurée par la Fondation Phosboucraa, en partenariat avec le CNDH et la Fondation Saint Exupéry pour la Jeunesse.