Bachar El Assad accuse la France de soutenir le terrorisme et provoque la colère de Paris
Les tensions entre Paris et Damas connaissent un nouveau pic. Répondant à une critique de la France qui l’accuse de n’avoir rien fait pour parvenir à un accord de paix, après sept ans de guerre, le Président de la République de la Syrie a, en retour, accusé Paris de soutenir le terrorisme. Il n’en fallait pas plus pour plonger l’Elysée dans une grande colère.
« La France a été le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie, dès les premiers jours. Elle n’est pas en position de donner une évaluation d’une conférence de paix », s’est défendu Bachard El Assad, en réponse aux critiques de la France sur l’échec des dernières négociations de Genève. Le chef d’Etat syrien, qui s’est adressé aux journalistes, ce lundi 18 décembre, après avoir reçu une délégation d’hommes d’affaires russes, n’est pas passé par quatre chemins : « Celui qui soutient le terrorisme n’a pas le droit de parler de paix et n’a même pas le droit de s’ingérer dans les affaires syriennes », a-t-il déclaré à l’endroit de la France.
Du côté de l’hexagone, la réponse de l’Elysée ne s’est pas fait attendre. Le même jour, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en déplacement aux États-Unis, a apporté une réplique à la hauteur des propos tenus par le président syrien. « M. Bachar el-Assad ne semble pas vraiment en situation de pouvoir affirmer une prise de position politique tant qu’il est dépendant de la Russie et de l’Iran. Ensuite, quand on a été le premier à libérer les jihadistes de Daech, on ne donne pas de leçons. Enfin, quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion », a-t-il déclaré.
« Ce qui est clair, c’est que la France a été, dès le départ dans l’action de la coalition contre Daech et qu’aujourd’hui, c’est la coalition qui a permis la victoire. Aujourd’hui, Daech n’a pas encore perdu complètement la guerre, donc il faut continuer le combat », a justifié le chef de la diplomatique française. Ce mardi, le chef d’Etat français, Emmanuel Macron, a quant à lui, jugé les propos de Bachar el Assad contre la France «inacceptables». «Nous avons été cohérents depuis le début» dans la lutte contre Daech, a-t-il déclaré devant la presse.
Emmanuel Macron avait déjà, dans une interview diffusée le dimanche, évoqué l’après conflit en Syrie et la probabilité pour le dirigeant syrien de « répondre de ses crimes devant son peuple, devant la justice internationale ».