Une conférence à Paris met en avant le rôle du Maroc en tant qu’interface entre l’Afrique et l’Europe
Le rôle que peut jouer le Maroc en tant qu’interface entre l’Afrique et l’Europe a été mis en avant lors d’une rencontre-débat organisée, mardi soir à Paris, sous le thème: « La Jeunesse africaine & les relations Afrique-Méditerranée-Europe ».
Les participants à cette rencontre, initiée par l’ambassade du Maroc en France, ont aussi mis l’accent sur l’importance de bâtir cette grande zone Europe-Afrique-monde arabe en vue de réaliser une croissance partagée et permettre à la jeunesse d’aspirer à un meilleur avenir, insistant, à cet égard, sur le rôle de facilitateur que peuvent jouer ensemble le Maroc et la France, eu égard à leur engagement en faveur de l’Afrique mais également de la méditerranée, ainsi qu’à la qualité de leurs relations bilatérales.
La rencontre a été aussi l’occasion de présenter le livre « Afrique-Méditerranée-Europe, la verticale de l’avenir » des universitaires français Jean Louis Guigou et Pierre Beckouche, ainsi que les résultats de l’étude intitulée « La jeunesse africaine : réalités du présent, défis futurs et pistes pour l’avenir » réalisée par les universitaires Driss Guerraoui et Noureddine Afaya.
Publié aux éditions Nevicata, l’ouvrage « Afrique-Méditerranée-Europe, la verticale de l’avenir » entend exposer au plus grand nombre le projet de régionalisation Afrique-Méditerranée-Europe, défendu depuis des années par l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), dirigé par Jean-Louis Guigou.
Les auteurs de ce livre soulignent que l’avenir de l’Europe se jouera au sud, estimant que le destin de l’Europe et de l’Afrique sont liés, et la Méditerranée est l’espace naturel de cet axe.
La verticale de l’avenir dit les volontés mutuelles, les intérêts convergents, les possibilités qu’une meilleure coopération entre l’Europe et son flanc sud peut ouvrir dans les prochaines décennies, expliquent-ils, ajoutant que pour dessiner le futur des prochaines générations, il faut avoir le courage de se regarder dans ce formidable miroir qu’a toujours été, pour l’humanité, la mer Méditerranée.
Intervenant lors de cette rencontre, M. Guigou a indiqué que cet ouvrage présente un projet politique qui vise à arrimer l’Europe à l’Afrique, estimant que le grand défi de ce siècle est la coopération entre les Européens et les anciennes colonies.
Les Européens doivent passer d’un esprit de conquête à un esprit de partage, a-t-il dit, plaidant pour une régionalisation de l’économie mondiale, d’autant plus que la mondialisation a montré certaines limites et a causé des dégâts.
Cette régionalisation est une nouvelle façon pour les entreprises de s’internationaliser en jouant la proximité, a poursuivi M. Guigou, citant certains exemples de groupements régionaux réussis notamment l’ASEAN qui regroupe dix pays d’Asie du Sud-Est.
Pour sa part, M. Guerraoui a donné un aperçu sur les résultats de l’étude intitulée « La jeunesse africaine : réalités du présent, défis futurs et pistes pour l’avenir », précisant que les jeunes africains ont fixé six priorités à savoir: la démocratie pour assurer la justice, l’équité sociale et la promotion des droits de l’Homme, la paix et la désarmement, la lutte contre la pauvreté, l’éducation, la lutte contre le chômage et la protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité.
Il a pat ailleurs fait savoir que, selon cette étude, plus de 66 pc des jeunes africains perçoivent avec optimisme l’avenir du continent, d’autant plus que l’Afrique, qui dispose de plusieurs potentialités notamment en termes démographique et énergétique, offre la possibilité de création d’activités économiques aussi bien pour les investisseurs que pour la jeunesse.
M. Guerraoui a en outre appelé à libérer les énergies des jeunes pour bâtir une Afrique unie, insistant sur la nécessité de s’engager dans une nouvelle génération d’intégrations régionales et permettra l’émergence d’une grande zone Europe-Afrique-monde arabe.
Ouvrant cette rencontre, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa a indiqué que le développement de l’Afrique sera endogène puisqu’il passe par le dynamisme et la créativité de la jeunesse, appelant à accompagner cette dynamique en créant un environnement favorable.
Le diplomate a aussi rappelé la vocation du Maroc d’être un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe, notant que la constitutionnalisation de la dimension africaine du Royaume reflète l »importance accordée à ce continent.