L’Algérie fait face à des difficultés financières sérieuses
L’Algérie fait face actuellement à des difficultés financières sérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures, a affirmé samedi à Alger le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
«Ces difficultés se reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements, accompagné d’une érosion préoccupante de nos réserves de change», a expliqué Ouyahia lors de la réunion des partenaires de la tripartite pour la signature de la Charte de partenariat sociétaire.
Il a de même indiqué que «cette rencontre revêt une dimension particulière du fait des difficultés financières auxquelles le pays est confronté», rappelant les plus importantes dispositions adoptées par l’Exécutif pour faire face à la situation. Le Premier ministre a notamment cité la révision de la loi sur la monnaie et le crédit permettant au trésor public de contracter des emprunts directement auprès de la Banque d’Algérie et à «l’Etat de clôturer le présent exercice budgétaire sans difficultés majeures».
Jeudi dernier, Ouyahia a précisé que les réserves de change de l’Algérie se sont établies à 98 milliards de dollars à fin novembre 2017. « Lorsque on avait 174 milliards de dollars de réserves de change, l’Algérie importait 500.000 véhicules/an pour 6 milliards de dollars, mais aujourd’hui nous n’avons que 98 milliards de dollars à fin novembre», a-t-il déclaré lors de l’inauguration de la 26ème édition de la Foire de la production algérienne.
Selon des prévisions, le matelas de devises du pays devrait s’établir à 85,2 milliards de dollars à fin 2018, soit l’équivalent de 18,8 mois d’importations, et à 79,7 mds usd en 2019 avant d’atteindre 76,2 mds usd en 2020 (17,8 mois d’importations). Les réserves de change, qui dépendent fondamentalement de l’évolution du cours des hydrocarbures, étaient de 194 milliards de dollars en 2013.
Les recettes en devises de l’Algérie proviennent à plus de 98% des exportations d’hydrocarbures, alors que les exportations hors hydrocarbures fluctuent entre 300 et 500 millions de dollars.