Le président malien annonce une loi « d’entente nationale »
Le Mali va se doter d’une loi « d’entente nationale« , prévoyant de ne pas poursuivre « tous ceux impliqués dans une rébellion armée » n’ayant « pas de sang sur les mains », a annoncé le président malien Ibrahim Boubacar Keita.
Dans un message de fin d’année, dans la nuit de dimanche à lundi, le président Keïta a dit s’inspirer de la « charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale » qui lui a été remise le 20 juin, deux ans après la signature d’un accord de paix entre le pouvoir de Bamako et les rebelles du nord du pays. Pour « conforter la réconciliation nationale« , ce document « propose des mesures spéciales de cessation de poursuite ou d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012« , a rappelé le président.
La loi « d’entente nationale » prévoit « des mesures d’apaisement après l’accélération des procédures en cours et les réparations accordées aux victimes reconnues », ainsi qu’un « programme de réinsertion pour tous ceux qui déposeront les armes et s’engageront publiquement à renoncer à la violence« , a affirmé le chef de l’Etat. Mais, a-t-il assuré, elle « ne constitue ni une prime à l’impunité, ni un aveu de faiblesse. Encore moins un déni du droit des victimes ». « elle offre une possibilité de réinsertion à ceux qui se sont laissés entraîner dans la contestation armée, mais qui n’ont pas commis l’inacceptable et qui manifestent un repentir sincère« , a-t-il expliqué.
Le message de M. Keïta est intervenu peu après la désignation d’un nouveau gouvernement et le retour au Mali de son prédécesseur Amadou Amani Touré (2002-2012) après cinq ans d’absence.