Inde: manifestations contre une loi autorisant les praticiens de thérapies alternatives à exercer en tant que médecins
Des médecins ont manifesté mardi à travers l’Inde contre une loi qui prévoit d’autoriser les praticiens de thérapies alternatives, comme l’homéopathie, à exercer en tant que docteurs en médecine.
Plus de 300.000 médecins des secteurs public et privé ont annulé leurs consultations, forçant le gouvernement à repousser le vote au Parlement de cette loi qui prévoit de réformer le système de santé du pays et de répondre à une pénurie chronique de médecins, notamment dans les zones rurales.
La loi permettrait aux praticiens qualifiés dans les domaines de l’homéopathie et l’ayurvédisme — une forme traditionnelle de médecine indienne — de pratiquer la médecine occidentale après avoir suivi une formation complémentaire dont la durée n’a pas été précisée.
L’Inde compte près de 800.000 praticiens exerçant la médecine traditionnelle, qui sont soumis à des formations rigoureuses dans leur champ d’expertise, mais ne sont actuellement pas autorisés à prescrire des médicaments.
Le président de l’Association médicale indienne a indiqué que la loi risquait d’être « désastreuse » pour les malades.
Le gouvernement indien cherche depuis 2014 à promouvoir les thérapies traditionnelles indiennes, allant jusqu’à créer un ministère spécifique et à promouvoir auprès des Nations Unies une journée mondiale du yoga.
Environ 840.000 docteurs en médecine exercent en Inde, soit un pour 1.674 habitants et bien moins que le ratio de 1 pour 1.000 recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).