L’UA appelle à intégrer de nouvelles stratégies de santé publique à son Architecture de paix et de sécurité
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a convenu, jeudi, de mettre en place des stratégies conjointes avec le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CAPLM) pour faire face aux épidémies, au problème de résistance aux antibiotiques de certaines maladies, et à la menace croissante des maladies non transmissibles sur le continent.
Le CPS, qui a discuté des menaces auxquelles le continent africain était confronté en matière de santé, a reconnu que les maladies constituent une menace pour la sécurité sociale, économique et nationale du continent. Il a souligné la nécessité de renforcer les programmes de santé publique de l’Afrique dans le cadre de l’architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA).
Le directeur de « Africa Centres for Disease Control and Prevention (Africa CDC), John Nkengasong, a appelé, à cette occasion, à une approche multi-sectorielle et à la création de partenariats stratégiques pour lutter contre les maladies et protéger le continent, rappelant que la récente épidémie d’Ebola avait posé des problèmes aussi bien économiques que sociaux et sécuritaires dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest, où l’armée a dû être déployée dans les rues pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité.
L’épidémie a beaucoup coûté aux économies de l’Afrique de l’Ouest à la fin de 2015 (32,6 milliards de dollars et 11 000 morts), a-t-on rappelé, soulignant que l’Afrique est également confrontée à une menace majeure liée à la résistance croissante de certaines maladies aux antibiotiques, qui pourrait causer environ 4,1 millions de morts par an sur le continent, et faire perdre 42 000 milliards de dollars à l’économie africaine d’ici 2050.
Et de noter que le continent fait également face à des grands défis liés aux maladies non transmissibles, comme les affections cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires et le diabète.
« Une des principales leçons que nous devons retenir de l’épidémie d’Ebola est la nécessité pour l’UA de mettre en place un programme à moyen et long terme, destiné à renforcer les capacités de l’Afrique à faire face aux urgences et aux menaces sanitaires futures », a déclaré, de son côté, Abou Bakr Hefny, président du Conseil de paix et de sécurité de l’UA et représentant permanent de l’Egypte auprès de l’Union.
En janvier 2017, l’UA a renforcé son architecture sanitaire en créant le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies, qui dispose de branches régionales dans chacune des cinq régions de l’Union. L’article 6 du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’UA mandate l’Africa CDC de veiller à l’action humanitaire et à la gestion des catastrophes.