La RDC va fermer le ‘‘consulat européen’’ de Kinshasa
Dans un contexte de grandes tensions politiques et sociales en République démocratique du Congo, le pouvoir de Kinshasa vient de signifier, ce mercredi, à la Belgique, son ex-puissance coloniale, sa décision de fermer « dans un bref délai« , la ‘‘Maison Schengen’’, une sorte de consulat européen opérationnel, depuis le 5 avril 2010 et géré par Bruxelles.
En plus du consulat, le gouvernement congolais prévoit la fermeture de ‘‘la nouvelle agence de développement (Enabel)’’ au motif qu’elle ‘‘n’a plus sa raison d’être en République démocratique du Congo’’. Ces nouvelles volontés de Kinshasa ont été notifiées dans une note adressée à l’ambassade de Belgique en RDC et confirmée dans un communiqué de presse par le ministère des Affaires étrangères, mais Bruxelles affirme ne l’avoir pas encore reçu.
La fermeture de la ‘‘Maison Schengen’’, en charge des demandes de visas court-séjour pour les 17 pays de l’Union européenne et la Norvège, entraînera la reprise en main des services consulaires des pays concernés, comme stipulé dans le communiqué de presse produit par le ministère congolais des Affaires étrangères : ‘‘les ambassades concernées » devront « reprendre leurs responsabilités en la matière dans un délai qui sera communiqué par voie diplomatique« .
Fortes tensions entre la Belgique et son ex-colonie
Les nouvelles dispositions prises par Kinshasa font suite à la décision de Bruxelles, le 10 janvier dernier, de faire une révision fondamentale de sa coopération avec les autorités de la République démocratique du Congo jusqu’à « l’organisation d’élections crédibles », condamnant par la même occasion, les répressions sanglantes des manifestations anti-Kabila qui ont déjà fait de nombreux morts, dont la dernière en date, a fait 6 morts, le dimanche 21 janvier dernier. Une prise de position vraisemblablement mal perçue par le Régime du président Kabila.
Alors que son second et dernier mandat est arrivé à son terme, le 20 décembre 2016, le président de la RDC s’accroche à son fauteuil dans l’attente des prochaines élections présidentielles, prévues le 23 décembre 2018 et pour lesquelles les populations congolaises exigent sa non-participation. Depuis septembre 2016, toutes les manifestations sont interdites dans le pays.