Le chef de la diplomatie turque a mis en garde lundi contre toute intervention de forces progouvernementales syriennes aux côtés des milices kurdes à Afrine, affirmant qu’elle n’empêcherait pas Ankara d’y poursuivre son offensive.
Le ministre, Mevlüt Cavusoglu, réagissait au cours d’une conférence de presse lors d’une visite à Amman à l’arrivée imminente, annoncée par un média d’Etat syrien, de forces progouvernementales dans la région d’Afrine pour contrer l’offensive turque contre la milice kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).
« Si le régime entre pour protéger les YPG, personne ne pourra arrêter la Turquie ou les soldats turcs. Cela est valable pour Afrine, pour Minbej, et pour l’est de l’Euphrate », a déclaré M. Cavusoglu en se référant à d’autres zones en Syrie où les YPG sont présentes.
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« Si le régime entre pour nettoyer (la région) du PKK/YPG, il n’y a pas de problème », a-t-il ajouté.
L’agence officielle syrienne Sana avait annoncé plus tôt que « les forces populaires vont arriver à Afrine dans les prochaines heures pour soutenir ses habitants contre l’attaque du régime turc ».
Sana n’a pas donné de détails sur la composition de ces « forces populaires » et n’a pas mentionné de déploiement de l’armée régulière syrienne.
Située dans le nord-ouest de la province d’Alep et bordée par la frontière turque, la région d’Afrine est tenue par les YPG, une milice kurde syrienne considérée comme « terroriste » par Ankara mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
L’armée turque, appuyée par des rebelles syriens, mène depuis un mois une offensive terrestre et aérienne contre cette zone pour en chasser les YPG.
Damas a dénoncé l‘ »agression » d’Ankara à Afrine mais n’avait jamais, avant lundi, explicitement déclaré qu’elle interviendrait.
En 2012, après le retrait des forces gouvernementales de la zone, Afrine est devenue la première région kurde en Syrie à échapper au contrôle du régime de Bachar al-Assad et les autorités y ont installé une administration autonome.
La semaine dernière, le commandant des YPG, Sipan Hamo, avait déclaré que ses forces n’avaient « aucun problème » avec une intervention militaire du régime syrien « pour défendre Afrine et sa frontière face à l’occupation turque ».