Plaidoyer à Marrakech pour des systèmes de santé performants en Afrique en vue d’atteindre les ODD
Les professionnels et décideurs nationaux et étrangers de la santé ont plaidé, mercredi à Marrakech, pour l’amélioration de la performance des systèmes de santé en Afrique en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
A l’occasion de la 5è édition du Forum africain de la santé (AfriSanté-2018), qui se tient les 21 et 22 février, sous le thème « Performance des systèmes de santé en Afrique », ces professionnels ont appelé à mettre en œuvre des stratégies et des approches multisectorielles pertinentes permettant d’améliorer l’état de santé des populations.
Ils ont jugé nécessaire de renforcer ces systèmes de santé à travers le financement basé sur la performance et l’amélioration quantitative et qualitative de l’offre des soins et des prestations médicales offertes aux populations.
Dans une allocution lue en son nom, le ministre tunisien de la Santé, Imed Hammami, a mis l’accent sur l’importance de mutualiser les bonnes volontés et d’échanger autour de stratégies pour booster la performance, à travers l’échange d’expérience en matière de financement, de maîtrise des coûts, de formation du personnel et de complémentarité entre les secteurs public et privé, outre le renforcement de la coopération en matière de recherche, de sécurité et de veille sanitaire.
M. Hammami qui a mis en exergue l’état du système de santé tunisien et ses défis, a fait savoir que ce système se trouve aujourd’hui confronté à de nombreux défis liés au financement, à l’organisation, à la gouvernance et plus particulièrement à la sécurité sanitaire, en raison, notamment des transitions démographiques que vit le pays, des mutations épidémiologiques et de l’introduction de technologies et de médicaments innovants pour la prise en charge des pathologies, ainsi qu’aux prestations préventives.
Pour la conseillère technique du ministère de la Santé publique du Niger, Hamidou Oum Ramatou Ganda, la difficulté de la réalisation de la performance des systèmes de santé en Afrique est due, particulièrement, au manque de financement et de ressources humaines qualifiées, de disponibilité des structures de soins à la population, de médicaments et des examens complémentaires.
Elle a, également, indiqué que le système de santé dans la République du Niger souffre de plusieurs obstacles liés au financement où la gratuité des soins ne profite pas à l’ensemble de la population, alors que la majorité des habitants, ayant un niveau de vie assez bas, n’ont pas une accessibilité réelle aux soins, outre le problème de disponibilité de médicaments générriques.
De son côté, le ministre de la santé du Bénin, Allassane Seidou, a indiqué que plusieurs défis doivent être relevés pour accéder à une certaine performance du système de la santé, à savoir ceux ayant trait aux infrastructures, aux ressources humaines, à l’organisation des services de santé, aux plateaux techniques et au matériel medicotechnique.
Selon Allassane Seidou, le gouvernement béninois a essayé de remédier à ces problèmes à travers la diversification de la formation et la création d’un projet de construction d’un centre de référence visant à limiter les évacuations sanitaires qui sont très onéreuses pour le pays, ainsi que d’envisager la régionalisation de la fonction publique dans le secteur de la santé.
Organisé par « i-conférences » sous l’égide du ministère de la santé, ce forum annuel du secteur de la santé en Afrique s’impose aujourd’hui comme le rendez-vous le plus important des stratégies et politiques de santé en Afrique francophone et favorise le partenariat sud-sud.
Cette rencontre se veut ainsi une plateforme pour des rencontres B2B d’échanges, ainsi qu’une véritable vitrine de découverte des dernières nouveautés et innovations dans le secteur de la santé au niveau continental.
L’AfriSanté-2018 connait la participation des ministres africains de tutelle et de responsables du secteur venant notamment du Bénin, Niger, Sénégal, Tchad, République centrafricaine et de Tunisie, en vue d’échanger autour des déterminants de la performance des systèmes de santé ainsi que des stratégies d’amélioration et des défis relatifs à l’accès aux soins.
Au menu de ce conclave figure une série de plénières thématiques pour des débats et échanges entre représentants des gouvernements, des professionnels, des opérateurs du secteur, des organismes de financement et de coopération, des experts internationaux, des fournisseurs de solutions et de matériels, ainsi que toutes les parties prenantes au développement du secteur de la santé dans la région.