Le gouvernement suisse refuse de ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Le gouvernement suisse s’est prononcé, vendredi, contre la ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, adopté par 122 membres des Nations unies en juillet dernier à New-York.
Réagissant à une motion du député genevois Carlo Sommaruga l’exhortant à adhérer au plus vite au traité, l’exécutif a affirmé que « le moment n’est pas opportun de ratifier la convention avant d’avoir procédé à une évaluation approfondie de la situation ».
Le refus du gouvernement de ratifier ce traité jugé « historique » n’est pas surprenant. Certes la Suisse avait voté à New York en faveur du texte en estimant qu’il était important de combler une lacune dans le droit international qui n’interdit pas les armes atomiques alors qu’il prohibe les armes chimiques et biologiques.
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Cependant, elle avait manifesté des réticences, non pas sur l’objectif mais sur la méthode. Dans son explication, le Conseil fédéral dit craindre « que le nouvel accord n’affaiblisse les normes, instruments ou forums existants tels que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ». Au cours du processus de négociation, les diplomates suisses avaient tenté, en vain, de renforcer les procédures de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Le risque de conflit nucléaire s’est accru avec le programme nucléaire nord-coréen et la volonté de l’administration américaine de saper l’accord plurilatéral sur le nucléaire iranien. De l’avis du gouvernement helvétique, le désarmement et, à terme, l’abolition des armes atomiques doivent se faire en concertation avec les grands pays qui détiennent de telles armes.