Economie mondialisée: M. Benhima appelle à une intégration qui n’accentue pas les disparités territoriales et sociales
Une réflexion s’impose aujourd’hui pour parvenir à une intégration équilibrée dans l’économie mondialisée sans pour autant accentuer les disparités territoriales et sociales, a affirmé, M. Driss Benhima.
L’appel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à une révision du modèle de développement du Maroc a constitué une occasion pour ouvrir ce débat, a souligné M. Benhima dans une interview au magazine « Zamane » (mars 2018), relevant que la révision de la politique nationale en matière de commerce extérieur est désormais une nécessité impérieuse.
La mondialisation, qui crée des richesses et des emplois, impose d’être en concurrence avec les autres en termes de coût de la main d’œuvre, d’où la nécessité d’engager une réflexion sur un nouveau régime fiscal et un salaire minimum au diapason des potentialités de chaque région du Royaume, en vue de redresser les disparités en matière de concurrence et partant permettre aux industries nationales de disposer des mêmes conditions et des « mêmes règles du jeu » que les pays concurrents, a expliqué M. Benhima qui a occupé plusieurs postes de responsabilité.
S’agissant de la situation sociale dans plusieurs régions du Maroc, notamment celle du Rif et la ville de Jerada, il a estimé que les stéréotypes qui parlent d’une marginalisation du Rif sont erronées et renferment des contre-vérités historiques, soulignant que la région a profité, à titre d’exemple, d’un vaste programme d’électrification rurale à l’instar de toutes les régions ayant souffert de la pauvreté et du manque de moyens, situation due, selon lui, aux moyens limités dont disposait l’Etat au lendemain de l’indépendance et non pas à une volonté de marginalisation.
Les priorités en matière de développement ont été révisées sous la nouvelle ère pour des raisons stratégiques connues, a-t-il dit, ajoutant que la région du nord a grandement bénéficié de cette révision en témoignent les importants moyens logistiques et infrastructures dont elle dispose comme le port Tanger Med, outre cinq des neuf aéroports internationaux du Royaume qui se concentrent dans l’axe Tanger-Oujda.
Concernant la situation à Jerada, M. Benhima a relevé que, depuis la fermeture des mines de la ville, l’Etat a rempli l’ensemble des engagements en vertu de l’accord social de 1998, précisant que l’Office national de l’électricité y a construit une centrale électrique qui compte parmi les centrales thermales les plus importantes du Royaume.
Il a, par ailleurs, évoqué son expérience personnelle en politique et sur le plan professionnel, ainsi que le parcours de son père qui a assumé plusieurs responsabilités dans un contexte politique difficile.
Evoquant son expérience en matière de gestion territoriale, M. Benhima, qui était Wali de la région du Grand Casablanca, a indiqué que le vrai problème provient des résistances qu’opposent les lobbys de l’économie informelle qui n’a aucun rapport, selon lui, avec la pauvreté et la précarité, mais qui dissimule les intérêts de mafias organisés.
Il a, à ce propos, souligné que l’Etat dispose des moyens nécessaires pour lutter contre l’économie informelle sans craindre son supposé coût social.
Revenant sur la candidature du Maroc au Mondial de 2026, M. Benhima a indiqué que le Royaume est en mesure d’accueillir cette grand-messe footballistique, estimant toutefois que la décision n’est pas liée à la qualité du dossier mais aux calculs de la Fifa.