Jerada : Mercenaires et autres « katangais » à l’œuvre
Par Hassan Alaoui
Pendant les événements de mai-juin 1968 qui ont secoué la France, on les appelait les « Katangais » ! Ils avaient la particularité de n’être rien et personne, sauf des agitateurs professionnels, à pied d’œuvre pour s’infiltrer dans les manifestations estudiantines et, au fur et mesure que la révolte faisait tâche d’huile, de prendre la main du mouvement, provoquer la police, casser tout à leur passage et entraîner derrière eux les étudiants révoltés, plus tard rejoints par les ouvriers de Renault et autres…
Les « katangais » étaient surtout des « voyous » infiltrés par les manifestants débarqués expressément pour « casser du flic » et semer le désordre, avec aussi l’objectif de « récupérer » l’esprit de la révolte et manigancer, au risque de jouer avec la vie des uns et des autres. La presse, notamment « Le Monde » a rapporté ce témoignage plus qu’interpellant : « Directeur adjoint des Renseignements généraux, Jean Caille accuse les médias d’avoir jeté de l’essence sur le feu. Ils ont réussi à effrayer tout le pays, à part nous aux RG…Et de montrer une photo montrant des « katangais », un groupuscule d’étudiants armés sur le toit de la Sorbonne (…) C’étaient des petits voyous… » ! Des chômeurs aussi se prenant pour des « mercenaires », venus d’ailleurs et de nulle part, régler leurs comptes à l’Etat et à sa police.
Non que la comparaison s’impose automatiquement eu égard à ce qui se passe à Jerada et al-Hoceima, mais la similitude au niveau du modus operandi est plus que frappante. La ville de Jerada a compté, mercredi dernier, 14 mars, plus de 200 blessés graves dans les rangs des forces de l’ordre, et moins d’une vingtaine parmi les manifestants. Les images sont insoutenables : cinq voitures de l’Etat sont brûlées, calcinées avec acharnement, les biens publics détruits, les jets de pierre qui n’en finissaient pas, une chasse poursuite des plus scandaleuses et surréalistes des membres des forces auxiliaires, désarmés, paniqués, accourant pour sauver leur peau…le monde à l’envers, quoi !
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Au motif indéfendable que les jeunes, mais aussi moins jeunes, entendaient organiser leur marche envers et contre tous, ils ont décidé de défier la loi et la police qui l’incarne. Ils ont transformé la marche en un bain de sang, cédé à la manipulation explicite de marginaux et de groupes connus pour tirer les ficelles et enflammer la scène. Aucune explication, fût-elle argumentée et raisonnée, ne saurait excuser la violence déchaînée contre les forces de l’ordre. Ces dernières étaient mobilisées non pour réprimer, mais pour encadrer, protéger et, en tout état de cause, exécuter les instructions d’interdiction d’une marche non autorisée. Les instigateurs de la marche, ceux ensuite qui se sont fait les violeurs de la loi et de la Constitution, complices aguerris des ennemis de notre pays, « katangais » et semeurs de troubles, mercenaires de tous bords, ont forcé le trait et franchi le Rubicon meurtrier.
Ils ont manipulé de jeunes adolescents et les ont poussés au pire : l’affrontement, quitte à sacrifier leur vie ! Et de fait, la police, les forces de l’ordre, la gendarmerie ne faisaient qu’exécuter les ordres et suivre les instructions, émanant du gouvernement de coalition de 6 formations politiques, à leur tête Saad Eddine El Othmani. Il convient de souligner que l’intervention de la police constitue une sorte d’opération « technique », consistant à appliquer la loi sur ordre du gouvernement qui prend la décision et la responsabilité. Ce n’est pas la police – sans vocation politique – qui décide de l’intervention, mais le premier ministre… et son gouvernement. La police est au service de la loi, du scrupuleux respect de celle-ci. Et pour ce qui est du « mercredi noir » de Jerada, elle a plutôt payé le prix fort et fait les frais de sa retenue, contrairement à certains pays – Russie, Chine, Etats-Unis, Espagne – où la répression sanglante , sans état d’âme est monnaie courante.
Ceux et celles qui se font forts d’accabler les forces de l’ordre, de les stigmatiser, de les pointer du doigt dans le but de « mettre de l’essence dans le feu », de creuser un fossé de haine entre les citoyens et leur police, relayés par des sites et des réseaux sociaux hostiles, ne se rendent pas compte à quel point ils sont indignes et « travaillent » contre leur propre pays… Tant et si bien qu’ils nous confirment chaque jour dans l’existence à l’intérieur du Maroc de cette Cinquième colonne que nous ne cessons de dénoncer et dont l’objectif est de saper notre marche et nos institutions.