La culture pour lutter contre le fanatisme et l’extrémisme
La culture se présente aujourd’hui comme une arme pacifique pour lutter contre le fanatisme, l’extrémisme et la violence au nom de la religion et une clé pour dominer les risques de fractionnement, de division et d’exclusion qui menacent la stabilité et la sécurité internationale, a souligné, mardi à Rabat, l’ancien président français, François Hollande.
« La culture constitue une réponse aux défis et enjeux du monde contemporain. Le contexte actuel est marqué par une montée, sans précédent, de nombreux périls, nationalisme, extrémisme de toutes sortes, populisme et fanatisme, il y a des conflits provoqués au nom de la religion pour séparer les peuples et recruter les jeunes dans les rangs terroristes, et des crises qui se nourrissent de la fermeture et du rejet d’autrui », a indiqué M. Hollande qui a animé une conférence-débat sur « la culture comme ciment des peuples », au musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI).
« La culture est un trait d’union et ne peut être en aucune façon une séparation. Nous appartenons au même monde, nous avons une civilisation partagée et nous sommes appelés à préserver et promouvoir nos cultures sans hégémonie ni domination parce que nous nous enrichissons mutuellement », a-t-il insisté.
Seule la culture peut unir l’humanité et assurer la cohésion nationale grâce à la reconnaissance et l’acceptation de nos différences et diversités culturelles, identitaires et linguistiques, a-t-il fait remarquer, notant que le repli, la fermeture et le protectionnisme engendrent très souvent l’intolérance, la haine et la xénophobie et que l’Islam, religion de paix et de tolérance, doit être elle aussi protégée de l’obscurantisme et des fausses idées.
Pour l’ancien président français, la culture est donc une solution à tous ces problèmes, dont la résolution passe par une action politique pour dominer les conflits, préserver la paix internationale et favoriser la culture du dialogue entre les peuples.
Il a, ainsi, appelé à une large diffusion des valeurs de la démocratie et la liberté qui ont pour longtemps mobilisé les peuples et mis fin aux dictatures et au totalitarisme, mettant l’accent sur l’implication de la communauté internationale en faveur du maintien de la paix à travers la création des instances internationales, notamment l’ONU.
Dans ce sens, M. Hollande a mis en avant l’action de l’UNESCO pour la protection de la culture, la promotion du pluralisme culturel et la protection du patrimoine culturel lors de conflits armés et des catastrophes, appelant à réhabiliter les sites patrimoniaux endommagés et lutter contre le trafic des biens culturels dans les pays souffrant des conflits (Syrie, Mali…).
« Le patrimoine porte notre mémoire commune et unit l’humanité entière, la communauté internationale a la responsabilité de le promouvoir, le partager, le réhabiliter mais aussi de le sauver », a-t-il insisté.
Sur un autre registre, il a souligné le rôle important du Maroc dans la promotion des valeurs de la francophonie et de la langue française, notant que la langue française favorise l’échange et le partage du savoir-faire et des connaissances entre les pays du monde francophone.
Après avoir mis en relief la profondeur des relations liant le Maroc et la France, M. Hollande a souligné qu »‘ensemble les deux pays amis peuvent favoriser la culture de la paix et porter un message universel de la tolérance ».
Dans ce sens, il a plaidé pour la consolidation des relations relations franco-marocaines grâce à l’échange culturel, notant que des grandes œuvres du patrimoine français sont exposées au Maroc et d’autres du patrimoine marocain exposées en France.
Il a, également, salué cette louable initiative qui témoigne des valeurs d’ouverture et de partage et qui donne fierté aux Marocains, compte tenu des œuvres rassemblées.
De son côté, le président de la Fondation Nationale des Musées, Mehdi Qotbi a indiqué que le MMVI accueille depuis son inauguration des événements artistiques et culturels d’envergure internationale.
« Notre volonté d’organiser des rencontres comme celle-la, traduit notre parti pris pour un dialogue persévérant et un rapprochement permanent des cultures, à une époque où tout tend à le rendre vain voir possible », a-t-il noté.
« Au Maroc, le débat est dans notre culture et nous participons à le promouvoir pour couper court à toute tentation de pétrifier les esprits par des paranoïas identitaires », a-t-il relevé.