Le « Big Stick » de Donald Trump contre le Maroc, un coup foireux
Par Hassan Alaoui
L’art de la menace des Etats-Unis , on le croyait révolu !
Que non, le voilà qu’il ressuscite de plus belle et à tout va avec Donald Trump. Ni plus ni moins, le président Trump, élu par et dans la controverse reprend la vieille antienne d’un président – en l’occurrence Théodore Roosevelt – qui l’avait instituée comme une doctrine officielle, après s’être inspiré en cette époque lointaine, en 1901 plus exactement, de cette phrase d’un machiavélique sage d’Afrique : « Parle doucement et porte un gros bâton ».
Le « gros bâton » étant devenu l’illustre « big stick », il a façonné la diplomatie américaine et justifié les campagnes militaires et autres contre le Mexique et l’Amérique du sud, les conquêtes impérialistes et les agissements des Etats-Unis pour renforcer leur interventionnisme dans le monde. Sur fond de menaces, patentes ou déclarées, les Etats-Unis ont imposé leur politique de « défense de leurs intérêts » et l’extension de leur empire.
« America first », disait en 1916 le président Woodrow Wilson , l’Amérique d’abord. Là aussi, un tel slogan s’était transformé en ligne officielle, un fil conducteur de la diplomatie américaine qui aura traversé jusqu’à la Seconde guerre mondiale (1939-1945) et même au-delà l’histoire des relations internationales.
Donald Trump, tout à sa vision étriquée de la planète, non content de faire dans la belle brutalité , a surgi du bois et lancé ses menaces contre tous ceux qui seraient tentés de voter en faveur du Royaume du Maroc pour l’organisation du Mundial 2026. Le président des Etats-Unis n’y met pas de gants et fonce de son ton habituel ex abrupto, pour leur signifier qu’ils ne pourraient plus compter sur le soutien américain, chiffré en millions de dollars ! Le « big stick » est désormais brandi, à l’œuvre , à l’évidence contre Toute attente parce qu’il dénote d’une incohérence qui nous choque et pervertit le jeu démocratique mondial. Car, un président si puissant et imbu de lui-même ne peut tout de même pas régir le monde avec cet excès de provocation et de mépris.
La FIFA, qu’on le veuille ou non, ne saurait s’incliner à ses oukases sous peine de verser dans l’absolutisme d’un paranoïaque qui , au prétexte que tous craignant sa terreur, défie la loi et les règles élémentaires du fair-play. On s’interrogeait vendredi matin sur ce que serait la réaction de la FIFA et des autres pays engagés dans le processus de l’organisation de la Coupe du monde de football de 2026. La voilà qui tombe cette réaction de justice, faite d’inquiétude perceptible et, espérons-le, de bon sens. La politique et la menace ne peuvent gérer le sport…