Élection à la présidence de la CGEM : le discours bilan de Miriem Bensalah Chaqroun
Mesdames, Messieurs les Ministres
Messieurs les Présidents des institutions constitutionnelles du Royaume du Maroc,
Madame, messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les membres de la Fondation CGEM pour l’entreprise,
Mesdames, messieurs les membres du CA et CNE de la CGEM,
Chers membres,
Je vous remercie pour votre présence à cette assemblée générale ordinaire et élective de la CGEM. Une Assemblée qui vient clôturer un processus entamé il y a six ans.
En effet, en Mai 2012 vous m’avez accordé votre suffrage pour présider aux destinées de notre Confédération sur la base de 7 axes fondamentaux :
- Renforcer notre industrie
- Accroître la compétitivité de l’offre Maroc
- Développer notre capital Humain
- Faciliter l’accès aux financements et améliorer l’accès aux marchés publics
- Améliorer l’environnement de l’entreprise
- Aider l’entreprise à assumer sa responsabilité sociale
- Rendre opérationnel le partenariat public-privé.
Ces axes de travail en tête, nous avons œuvré, la foi chevillée au corps, à mettre sur pied un patronat capable de répondre aux attentes des chefs d’entreprises sur le plan économique, tout comme sur le plan social, fiscal et juridique, et ce, dans un contexte où le Maroc est entré de plein pied dans la mondialisation et où notre pays s’engageait dans une réforme institutionnelle historique.
Nous avons milité afin de bâtir un patronat innovant qui représente et rassemble les petites, moyennes et grandes entreprises, dans toutes les régions du Royaume.
Nous avons agi pour rassembler les entrepreneurs et faire vivre l’entreprise autrement conformément à la vision stratégique de Sa Majesté le Roi MohamedXVI-que Dieu l’Assiste- pour impulser un nouvel élan au secteur privé Marocain.
La CGEM, il faut le rappeler, est, avant tout une force de propositions, une organisation au service d’une cause nationale : celle des entreprises !
Oui Mesdames et Messieurs, chers collègues, le Maroc a plus que jamais besoin de la participation de chacun pour construire un Maroc moderne. Nous, chefs d’entreprises, entrepreneurs, nous devons nous impliquer davantage dans une démarche audacieuse pour un véritable progrès social.
A partir de nos territoires et de nos villes nous devons faire émerger une nouvelle croissance économique. Nos régions doivent être au cœur du nouveau modèle de développement. Le fer de lance de la conquête, de la compétitivité et de la croissance.
Mesdames et messieurs,
La force de la CGEM c’est d’abord et avant tout, sa liberté d’expression et de ton. Mais c’est aussi son statut d’acteur institutionnel que j’ai modestement obtenu pour notre Confédération depuis juillet 2015, consacrée « représentant officiel des employeurs ».
Ce statut ne nous a pas été offert : Il nous a fallu nous battre pour l’imposer : Aujourd’hui la CGEM représente l’entreprise quel que soit son statut, son secteur d’activité, sa taille ou sa région.
La CGEM est le partenaire officiel du gouvernement et des syndicats : Nous avons rétabli la confiance avec l’Exécutif et les partenaires sociaux, dans un esprit constructif et sans concession aux considérations partisanes.
En 6 ans, la CGEM a amélioré sa représentativité à travers l’inclusion de nouveaux secteurs comme la plasturgie, l’agriculture et la culture.
En 6 ans nous avons élargi notre présence à 17 villes et avons attiré 2.000 nouveaux membres directs. La CGEM parle aujourd’hui au nom de plus de 90.000 membres directs et indirects, 34 fédérations sectorielles et 174 associations professionnelles.
La CGEM s’exprime aussi au nom des Marocains Entrepreneurs du Monde (MeM), auxquels nous avons dédié notre 13e CGEM Région : Nous étions précurseurs en la matière, comme dans bien d’autres…
Mais la CGEM, et c’est là notre fierté, est d’abord la Confédération des PME/TPE :
Aujourd’hui 87 % de nos membres sont des PME qui réalisent moins de 100 MDH de chiffre d’affaires et 58% sont des TPE qui font moins de 5 MDH.
La CGEM siège donc en toute légitimité au sein de plusieurs organes constitutionnels et institutionnels, nationaux et internationaux, (une cinquantaine en tout) je peux citer le CESE, le CNEA, la CNSS, la CIMR, la commission de recours fiscal, l’OFPPT, la CCG, l’AMDIE, l’ASMEX, l’ONU-CLIMAT, le BIT, l’OIE, Business Med… une mission de représentation qui nous permet d’être présents, là où il faut, pour actionner les leviers en faveur de l’entreprise.
C’est cette représentativité, également, qui nous a permis d’avoir l’exclusivité des sièges réservés à la catégorie des employeurs au niveau de la Chambre des Conseillers, et la Vice-Présidence de la Chambre que nous avons confié à une FEMME !
La CGEM d’aujourd’hui participe directement, et a son mot à dire, au niveau du législatif, à travers un groupe parlementaire dédié qui est estimé et sollicité… par la majorité et par l’opposition. Nous espérons que nos Conseillers sauront protéger CETTE singularité.
Cette présence, cette constance, nous a permis de faire bouger les lignes. Nous avons introduit au Parlement une proposition de loi spécifique relative au Droit de grève. Nous sommes fiers de cette démarche novatrice et espérons qu’elle aboutisse prochainement malgré les différents blocages et autres manœuvres auxquels nous sommes confrontés.
Nous avons, par ailleurs pu introduire, des centaines d’amendements dans la loi de finance et dans d’autres textes, répondant ainsi aux sollicitations de nos fédérations sectorielles.
Et dernièrement, j’ai personnellement engagé un débat décisif auprès des Secrétaires Généraux des partis et de leurs groupes parlementaires, sur le projet de loi sur la formation continue. Car la double contrainte démographique et internationale que connait le Maroc, fait de la réforme de la formation professionnelle un impératif catégorique.
La jeunesse marocaine, qui constitue une part importante de la population reste handicapée par l’inadaptation et l’insuffisance du savoir et du savoir-faire dont elle s’imprègne. Nous avons des compétences, mais ces compétences sont-elles en adéquation avec le marché du travail ?
Vous l’aurez compris, je suis convaincue que l’enjeu majeur du Maroc pour les années à venir est bel et bien la mobilisation des moyens et des ressources pour valoriser son capital humain.
Mesdames et messieurs,
Ces actions et ces réflexions constituent la rupture que nous avons apportée et c’est cela le leadership que nous avons imposé.
Notre leadership nous a permis de faire avancer des dossiers importants pour nos PME. La réforme des textes sur les délais de paiement, le remboursement des crédits de TVA et l’IS progressif ont été quelques-unes des batailles menées avec succès.
Sans oublier les très nombreuses missions d’intermédiation avec l’administration, les banques et les syndicats au profit des entreprises, les grandes comme les toutes petites.
Notre leadership nous a permis également d’accompagner des organisations professionnelles pour la résolution de leurs problèmes spécifiques. C’est le cas de la réunification entre FENELEC et FEMADEL après une médiation qui a duré près de 3 ans.
Tout au long de ces deux mandatures nous avons fait de la construction notre philosophie, du bon sens notre méthode, ET, surtout, surtout : nous avons fait de l’indépendance de la CGEM un devoir, un principe, une ligne de conduite.
Nous avons fait des propositions, sur le plan fiscal, sur le plan économique et sur le plan social et nous avons pu réaliser des actions concrètes au profit de nos PME.
Nous avons engagé de grandes réflexions dans le cadre des forums économiques au Maroc comme en Afrique et sur tous les continents. Pour certains, nous avons eu l’honneur et le privilège de recevoir Sa Majesté le Roi Mohammed VI -Que Dieu L’Assiste- ainsi que des Chefs d’États étrangers. Un signe de confiance et de considération.
C’est ce travail et cette crédibilité qui fait de nous un acteur sollicité dans la diplomatie économique. Un acteur qui ouvre de nouveaux horizons pour les entreprises marocaines.
En un mot : la CGEM fait partie aujourd’hui des atouts Maroc.
Honorables invités, chers membres de la CGEM,
La CGEM est aujourd’hui une association qui a su créer la rupture, rétablir la confiance et renforcer l’inclusion, à travers les territoires, les femmes et les jeunes, les types d’entreprises et les filières.
Une CGEM qui a été complètement et fondamentalement transformée en 6 ans avec une gouvernance adéquate qui nous a permis de faire jouer la synergie de ses dimensions multiples : sectorielle, régionale, thématique, législative et internationale.
Je pense que nous pouvons tous être fiers de l’avoir rendue incontournable.
Mesdames et messieurs,
Le débat démocratique qui caractérise l’élection d’aujourd’hui est le signe de la maturité et de l’ancrage de notre confédération.
Comme toutes les confrontations démocratiques, projet contre-projet, cette compétition peut générer des amertumes et laisser des traces… Mais en aucun cas elle ne doit diviser. Le binôme qui sera élu aura la lourde tâche de fédérer et de rassembler.
Oui, la force réside dans les additions des forces, celles de la nouvelle génération, celles des talents, celles des femmes, celles des expériences et des expertises.
La force réside aussi dans l’affirmation de l’indépendance et dans le refus de toutes formes de compromissions ou d’amitiés captives qui pourraient altérer la défense permanente de l’entreprise Marocaine.
Cette campagne a fait émerger des idées, mais il y en a une qui ne me semble pas avoir été mise en valeur et qui sonne comme une urgence, une nécessité et je dirai même un préalable :
Nous avons besoin d’un nouveau contrat social fort, complet et inclusif fondé sur une répartition juste et équilibrée des fruits de la croissance. Nous avons initié ce grand chantier il y a quelques semaines avec les syndicats et les pouvoirs publics. Il faudrait que mes successeurs s’y attellent car là est le nœud gordien.
A nos successeurs je souhaite donc bon vent. Ils prendront en main une CGEM forte, une CGEM militante et qui peut s’enorgueillir d’un grand nombre de réalisation.
Ces réalisations sont le fruit d’une vision claire et partagée, d’une stratégie bien réfléchie, d’une feuille de route qui a tenu ses promesses. Elles résultent, pour ma part, d’un travail de tous les jours, d’un engagement incessant, sincère et complétement désintéressé.
J’aimerais à cet effet remercier Messieurs les Vice-Présidents Généraux : M. Salaheddine Kadmiri, M. Mohammed Talal et M. Faïçal Mekouar pour le soutien qu’ils m’ont apporté dans cette mission.
Je souhaiterais également remercier les membres de la Fondation CGEM pour l’Entreprise, les membres du bureau, les membres du Conseil d’administration et du Conseil National de l’Entreprise pour votre précieuse expertise, vos conseils, votre apport, et votre engagement inconditionnel.
Je dois vous dire que la patience et l’engagement de l’équipe permanente de la CGEM a été essentiel dans cette bataille que nous avons menée.
Je leur rends hommage et j’aurai aimé avoir le temps de citer chacune et chacun d’entre eux, qu’ils m’en excusent et je leur dis merci (1000 mercis) d’avoir su s’adapter à mon souci du détail et à transformer cette pression en actions. Merci de votre engagement.
Merci à vous Ssi Fadel Agoumi.
C’est cette énergie et ce dynamisme qu’il faut maintenir, enrichir et faire fructifier. Nous avons réalisé beaucoup de choses et il appartiendra à nos successeurs de reprendre le flambeau, par le bon bout, pour que cette institution continue à porter bien haut l’étendard de l’entreprise Marocaine, fière de son indépendance, à parfaite distance de toutes les instances partisanes tel que j’ai su le faire jusqu’à aujourd’hui, et forte de ses femmes, forte de ses hommes, comme elle l’a toujours été… pendant 70 ans.
Merci à vous, chers membres de soutenir cette CGEM portée par des entrepreneurs… pour les entrepreneurs.
Je me dois de saisir cette occasion pour remercier l’honorable famille des médias, ces médias qui sont aussi des entreprises et sans lesquels nous n’aurions pu porter nos messages et nos réalisations à la connaissance de l’opinion publique.
Merci à toutes et à tous de m’avoir fait confiance, Merci pour cette expérience qui m’a rendu plus forte et plus résiliente, sans entamer aucunement ma sensibilité, et ce malgré tous les sacrifices et toutes les adversités.
VIVE LE MAROC ET VIVE NOTRE CONFÉDERATION.