Mondial-2018: beIN a demandé à la Fifa d’agir contre le « piratage » saoudien
Le groupe beIN Media, basé au Qatar, a demandé à la Fifa de prendre des mesures juridiques fortes contre Arabsat, opérateur satellitaire dont l’Arabie saoudite est le principal actionnaire, en raison du « piratage » de ses programmes à l’approche du Mondial-2018 de football.
De vives tensions opposent l’Arabie saoudite au Qatar qui n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis près d’un an.
« Nous avons demandé à la Fifa (Fédération internationale de football) d’entreprendre une action légale directe contre Arabsat et les indications dont nous disposons montrent qu’ils sont derrière cela (piratage ndlr) », a déclaré lundi à l’AFP Sophie Jordan, directrice juridique du groupe beIN Media.
« Nous avons demandé à la Fifa d’exercer une pression directe sur les pirates » via la justice, des discussions sont en cours et la Fifa est « très favorable à ce que nous faisons », a-t-elle ajouté en estimant que cette pratique menaçait tous les détenteurs de droits.
Dans un communiqué, la Fifa a déclaré « prendre les violations de sa propriété intellectuelle très au sérieux » et « combattre » les infractions, y compris « le streaming illégal et les retransmissions sans autorisation ».
« La Fifa travaille avec différents partenaires pour minimiser » l’impact des violations dont elle fait l’objet au Moyen-Orient et en Afrique du nord, ajoute le texte.
Selon beIN, qui détient les droits de retransmission de nombreux évènements sportifs, dont le prochain Mondial en Russie, la pratique dénoncée auprès de la Fifa constitue un « précédent dangereux ».
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D’un côté, affirme le groupe qatari, des policiers en Arabie saoudite confisquent des décodeurs beIN dans des hôtels et des restaurants avant la Coupe du monde. De l’autre, un réseau pirate, connu sous le nom de « beoutQ » –qui détourne en la ridiculisant la marque « beIN »–, utilise un signal d’Arabsat pour retransmettre illégalement les programmes du groupe qatari.
Toujours selon beIN, ce phénomène a débuté en octobre 2017 et a pris de l’ampleur à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du nord, représentant un manque à gagner considérable pour le groupe qatari et tous les détenteurs de droits.
« Les détenteurs de droits doivent faire davantage sur ce sujet. Il s’agit de leurs droits. Ils devraient jouer un rôle beaucoup plus actif », a dit également à l’AFP Daniel Markham, directeur des contenus sports de beIN – Royaume-Uni.
Une crise diplomatique sans précédent oppose depuis le 5 juin 2017 le Qatar à l’Arabie saoudite et ses alliés qui ont rompu leurs relations diplomatiques avec le petit émirat gazier en l’accusant d’entretenir des liens avec des groupes islamistes radicaux et de se rapprocher de l’Iran, rival chiite de l’Arabie sunnite.
Le groupe beIN Media dit qu’il ne peut pas entreprendre lui-même d’action juridique en Arabie saoudite car il ne peut pas être représenté par un avocat en raison du boycott contre le Qatar.
Il affirme avoir demandé à l’UEFA de recourir également à la justice alors que, selon beIN, la finale de la Ligue des Champions samedi entre le Real Madrid et Liverpool a été retransmise illégalement par « beoutQ ».