Procès à la SNCF: des anciens cheminots marocains portent plainte contre leur avocate
Des cheminots marocains qui avaient obtenu en janvier dernier gain de cause face à la Société nationale française des chemins de fer (SNCF) pour discrimination ont porté plainte contre leur avocate dans cette affaire Me Clélie de Lesquen-Jonas pour « abus de confiance ».
Le 31 janvier 2018, la cour d’appel de Paris avait condamné la SNCF à verser plus de 150 millions d’euros de dommages et intérêts à 848 anciens cheminots de nationalité ou d’origine marocaine.
Sur les 848 anciens cheminots, 22 ont porté plainte contre leur avocate, faisant savoir que les indemnités ont été versées sur le compte professionnel de Me de Lesquen-Jonas, qui aurait refusé « d’adresser à ses clients les fonds leur revenant », conditionnant leur versement « à la signature d’une convention comportant un honoraire de résultat de 5% ».
Selon la plainte, enregistrée par le parquet de Paris le 7 mai, l’avocate avait déjà « facturé forfaitairement son intervention », à hauteur de 6.000 euros devant le conseil de prud’hommes et de 30.000 euros devant la cour d’appel, des sommes, qui auraient été acquittées, selon le document.
>>Lire aussi :France: signes d’apaisement à la SNCF après une annonce sur une reprise de dette
« Je n’ai jamais conditionné la remise des fonds à la signature d’une convention », a réagi l’avocate dans des déclarations rapportées par les médias français, ajoutant que le « processus de règlement des client est forcément long quand vous avez 850 clients ».
Les sommes dues aux plaignants ont été réglées vendredi, en y retranchant toutefois « la note d’honoraires qui fait l’objet aujourd’hui du contentieux » dont est saisi le bâtonnier, a-t-elle expliqué. Selon la plainte, les plaignants devaient toucher des sommes allant de 17.000 à 287.000 euros.
Dans cette affaire, les anciens cheminots dits « Chibanis » accusent l’entreprise française de les avoir délibérément « cantonnés » aux plus bas niveaux de qualification et de salaires, ce qui les a ensuite pénalisés à l’heure de la retraite.
Embauchés entre 1970 et 1983 comme contractuels par une SNCF en manque de main d’oeuvre, les plaignants étaient pour une grande majorité contractuels et n’ont pas pu bénéficier du statut particulier des cheminots, plus avantageux et relevant d’une caisse de retraite spécifique.