Bahreïn: acquittement du chef de l’opposition, accusé d’« intelligence » avec le Qatar
Le chef de l’opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, qui était poursuivi pour « intelligence » avec le Qatar, a été acquitté jeudi par un tribunal de Manama, ont indiqué une source judiciaire et des militants.
« Cheikh Ali Salmane a été reconnu innocent », a déclaré à l’AFP l’un de ces militants, cheikh Maytham al-Salmane, du Bahrain Center for Human Rights (BCHR). Cette information a été confirmée par plusieurs autres militants.
« Nous espérons que cet acquittement ouvrira la voie au dialogue et à la réconciliation » à Bahreïn, secoué par des violences périodiques depuis 2011 et où le pouvoir a réprimé l’opposition, a ajouté cheikh Maytham.
Le chef de l’opposition est derrière les barreaux depuis 2014. Son mouvement Al-Wefaq a été dissous et il purge actuellement une peine de quatre ans de prison, pour « incitation à la haine ».
Une source judiciaire a précisé que l’acquittement concerne également deux des adjoints de cheikh Ali, Hassan Sultan et Ali al-Aswad, qui étaient jugés par contumace.
Cheikh Ali et ses deux co-accusés étaient jugés dans cette affaire depuis novembre.
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Ils ont été accusés d' »intelligence avec le Qatar » en vue de « commettre des actes de nature à porter atteinte à la position de Bahreïn ».
Ils ont été également accusés d’avoir reçu des sommes d’argent (du Qatar) en contrepartie d’informations sur la situation intérieure de Bahreïn et de la transmission de secrets militaires ».
Ces accusations ont résulté d’une enquête ouverte contre cheikh Ali Salmane et ses adjoints sur ses liens avec le Qatar après l’embargo décrété contre l’émirat par quatre pays arabes qui l’accusent de « soutenir le terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran.
L’enquête a été ouverte sur la base d’une conversation téléphonique datant de 2011 entre l’opposant bahreïni et l’ancien Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassen Al-Thani.
Le petit royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui demandent des réformes et le respect des droits de l’Homme.
La dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn nie toute discrimination envers les chiites et accuse l’Iran voisin d’attiser les tensions, ce que dément Téhéran.