La consécration de la gouvernance publique, un impératif à la réalisation des Objectifs du développement durable en Afrique
La consécration de la gouvernance publique est de nature à contribuer à la réalisation des Objectifs du développement durable dans le continent africain à l’horizon 2030, a souligné jeudi, à Marrakech, le ministre délégué chargé de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader.
« La consécration de la nouvelle gouvernance publique permettra aux pays africains de garantir l’efficacité économique, de réaliser la justice sociale, de concrétiser la durabilité environnementale et d’opérer des transformations structurelles dans les structures administratives, ce qui est de nature à garantir la qualité du service public et de répondre aux attentes des populations africaines et de leur droit à une vie digne », a-t-il dit à l’ouverture du 14è Forum panafricain ministériel sur la modernisation de l’administration publique et des institutions de l’Etat organisé en marge de la 56è session du Conseil d’administration du Centre africain de formation et de la recherche administratives pour le développement (CAFRAD).
Et de noter que les acquis réalisés dans le domaine de la gouvernance restent en deçà des aspirations pour la garantie de la convergence des politiques publiques dans les domaines de développement visant à améliorer les conditions de vie des citoyens.
Dans ce contexte, M. Benabdelkader, également président du Conseil d’administration du CAFRAD, a appelé à mettre en place des réformes institutionnelles nécessaires pour instaurer un système de bonne gouvernance de façon à lui permettre de s’adapter avec les mutations mondiales accélérées et de tirer profit des nouvelles technologies.
Concernant le Maroc, le ministre a fait remarquer que le Royaume a lancé une nouvelle dynamique de réforme de l’administration publique visant à mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles relatives aux principes de la bonne gouvernance pour un service public efficient capable de soutenir le nouveau modèle de développement auquel a appelé SM le Roi Mohammed VI et de répondre aux attentes des citoyens pour un service public de qualité.
Pour instaurer une administration efficiente au service du citoyen et du développement, poursuit le ministre, le Maroc a opéré quatre transformations structurelles relatives aux volets organisationnelles, numériques, de gestion et de la moralisation de l’administration à travers le développement du système législatif et le renforcement de la communication institutionnelle et la consécration de l’évaluation régulière et l’appui à la coopération internationale.
Le directeur général du CAFRAD, Dr. Stéphane Monney Mouandjo, a de son côté, mis l’accent sur le concept de « gouvernance publique responsable », un concept novateur qui venait « bousculer les conformismes d’antan » et qui s’est imposé progressivement dans un monde globale et de plus en plus complexe, comme proposition alternative au concept de « bonne gouvernance ».
« La transformation de la gouvernance pour une réalisation optimale des Objectifs de développement durable constitue un impératif parce que le monde change », a-t-il ajouté, estimant qu’il appartient aux seuls Africains de définir et se réapproprier leurs stratégies de gouvernance.
« L’Afrique veut désormais, repenser la gouvernance et penser sa gouvernance », car « il n’y a de gouvernance transformative et méliorative que quand elle est produite par ses destinataires et lorsqu’elle croise les aspirations profondes de ses destinataires ».*
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Et de relever que « l’Afrique ne doit pas suivre de manière mécanique le mouvement du monde sans être en mesure d’affirmer raisonnablement sa singularité en ne se contentant pas d’implémenter des principes et des logiques sans les avoir éprouvées et expérimenté ».
« La transformation de la gouvernance doit se départir des schémas uniques et universels et doit être déterminé par un référentiel culturel donné », a-t-il ajouté, relevant que « la question de la transformation de la gouvernance aujourd’hui reprise par les institutions les plus importantes au plan universel et notamment par les Nations-unies, l’Union africaine et le CAFRAD démontre la pertinence et l’opportunité de la « Gouvernance publique responsable », qui apparait comme une démarche humaine et humaniste, démocratique, réaliste et pragmatique, respectueuse de la complexité du monde d’aujourd’hui et orientée vers la satisfaction optimale des attentes des citoyens.
Cette cérémonie d’ouverture a été marquée par la signature de plusieurs conventions entre le ministère de la réforme de l’administration et de la Fonction publique d’une part, et le ministère de la Présidence et de la Modernisation administrative (Portugal), l’Agence nationale du service public et des innovations sociales (Azerbaïdjan), le ministère de Développement des ressources humaines (Soudan) et le ministère de la Fonction publique (République démocratique du Congo) d’autre part.
D’autres conventions ont été signées entre le CAFRAD d’une part et l’ASCOM (Nigéria), l’École nationale d’administration et de la magistrature (ENAM-Cameroun) d’autre part, et entre l’Ecole nationale d’administration (ENA) et l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM-Niger).
Organisée par le CAFRAD en partenariat avec le ministère de la réforme de l’administration et de la Fonction publique sous le thème « la transformation de la gouvernance pour une réalisation optimale des Objectifs de développement durable », cette rencontre connait la participation des ministres en charge de la Fonction publique, du Travail, de la Réforme administrative et de l’Etat, les ministres en charge de la Gouvernance, de la Planification et de l’élaboration des politiques, les présidents des commissions nationales en charge de l’Administration publique, de la Gouvernance et de la Réforme de l’Etat ainsi que les directeurs généraux des écoles nationales et instituts d’administration publique.
L’objectif de cette rencontre est entre autres, de permettre un échange de point de vue et de créer une synergie de pensée et d’action entre les différentes perceptions et perspectives de l’idée de « gouvernance » dans son sens actuel et dans ce qu’elle devrait devenir aussi bien dans les pays que dans les différentes institutions nationales, régionales et globales.