La révolution digitale annonce des mutations profondes du marché de l’emploi
La révolution digitale en cours annonce des mutations profondes du marché de l’emploi, où les postes amenés à disparaitre concernent principalement les profils les moins qualifiés, ont souligné, mardi à Casablanca, les participants à une conférence-débat.
Au cours de cette rencontre initiée par Economie Entreprises Live, plateforme débat du mensuel éponyme, sur le thème ‘’digitalisation des services publics : l’équilibre entre l’humain et la machine’’, les participants ont été unanimes à relever que le progrès technologique a modifié en profondeur les structures du marché du travail en fragilisant certaines catégories d’emploi les moins qualifiés tout en faisant émerger de nouvelles.
Tout en s’interrogeant si entre métiers amenés à disparaitre et métiers naissants, peut-on espérer que les courbes se croisent, les participants ont reconnu que la révolution digitale est ‘’porteuse d’un risque de déstabilisation des grands équilibres économiques, sociaux et géographiques’’.
Ils ont, à cet égard, estimé que la digitalisation fait planer le spectre de ‘’la destruction des emplois’’. Tous les secteurs économiques font désormais recours aux nouvelles technologies pour gagner en productivité ce qui fait craindre que ‘’l’Homme n’a plus vraiment sa place dans l’arsenal productif, ont-ils ajouté.
Selon certains intervenants, la transformation digitale ‘’n’est pas un pari gagné d’avance’’, rappelant qu’un rapport de la Banque Mondiale estime que 87% des projets de digitalisation ne délivrent pas les résultats recherchés, souvent à cause d’un ‘’déterminisme technologique’’.
‘’Il est important donc que la numérisation prenne en compte les réalités locales. Les stratégies digitales dans les pays à développement intermédiaire comme le Maroc ne sont pas celles des pays moins avancés, où tout reste à faire’’, ont-ils relevé.
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Après avoir mis l’action sur les réalisations accomplies par le Maroc en la matière suite à l’adoption du Plan de développement numérique à l’horizon 2020, les intervenants ont estimé que ‘’ce virage digital’’ opéré par le Royaume est devenu ‘’une réalité qui va bousculer les fondements même de l’Etat et les fondamentaux de l’emploi dans le public’’.
Selon ces experts, la mutation profonde du marché du travail devra impérativement s’accompagner en amont d’une refonte des fondements même de l’éducation et de l’enseignement. ‘’Les postes amenés à disparaitre concernent principalement les profils les moins qualifiés ce qui rend leur conversion difficile voire impossible en l’absence de formation adéquate anticipée’’, ont-ils fait remarquer.
Toutefois, ont-ils poursuivi, la transformation digitale ne doit pas être perçue comme fatalité, mais en tant qu’un ‘’énorme défi’’ qui doit impérativement s’accompagner par ‘’un nouvel état d‘esprit’’. Il s’agit, selon eux, d’une opportunité de développer de nouvelles compétences et d’accroitre la mobilité à travers les 12 régions du Royaume.
Animée par des spécialistes et experts nationaux et étrangers, dont l’universitaire et économiste français, Daniel Cohen, et Mme Khouloud Abejja, directrice de l’Agence de développement digital (ADD), cette conférence-débat a été marquée par la participant de dirigeants d’entreprises publiques, de développeurs de solutions digitales, des consultants et des conseillers spécialisés dans le domaine digital.
