Cérémonie à Rabat en hommage à l’artiste plasticien Abdelhaï Diouri
La Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM) a abrité, jeudi, une cérémonie organisée en hommage à l’artiste plasticien Abdelhaï Diouri, en présence d’une pléiade d’artistes, académiciens, cinéastes et d’intellectuels.
Initiée en collaboration avec le théâtre national Mohammed-V et le ministère de la culture et de la communication, la cérémonie a été marquée par une présentation des ouvres de l’artiste, faite par le poète du zajal et président de la Maison de la poésie au Maroc, Morad Kadiri.
Dans une allocution de circonstance, le directeur par intérim de la BNRM, Abdelilah Tahani, a rendu un hommage appuyé à Abdellhaï Diouri qui, selon lui, donne une seconde vie à ses oeuvres en les remodelant et qui semble avoir trouvé la formule magique afin de réaliser avec succès ses créations, sa créativité disparaissant à un endroit pour réapparaître ailleurs.
Diouri se lance à chaque fois un nouveau défi et accomplit un travail colossal requérant un investissement important, témoigne la réalisatrice, scénariste et productrice Farida Belyazid, dans un mot lu en son nom, rendant hommage à un « véritable artiste visuel qui jette un regard poétique, empreint de nostalgie, sur une humanité en voie de disparition ». A son tour, le cinéaste Noureddine Saïl, ancien directeur du Centre cinématographique marocain, a noté que Diouri a choisi de consacrer sa vie exclusivement à l’art et de rester à la marge, hors contexte, faisant observer que ses oeuvres créatives et ses travaux de remodelage et de reconstruction mettent en relief ce choix.
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Noureddine Saïl, fondateur en 1973 de la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc, a expliqué que les oeuvres d’Abdelhaï Diouri démontrent le bien-fondé de la réflexion de Franz Kafka, cet écrivain pragois de langue allemande et de religion juive, d’après lequel, chaque début a une fin, mais que cette fin est toujours le début de quelque chose de nouveau, relevant que l’observation de ces oeuvres donne un sens à la vie d’un être qui n’était pas censé mourir et implique l’admirateur, auquel l’artiste donne le droit de rêver, dans la créativité.
Dans un autre témoignage, le poète et romancier Hassan Najmi est revenu sur la symbolique de cet événement artistique sans précédent dans l’histoire de la culture marocaine, soulignant qu’Abdelhaï Diouri donne, dans ses oeuvres artistiques, une forme à son imaginaire, pour leur assurer ensuite une seconde vie et un second souffle.
Il est aussi un artiste intrigué par l’aventure et l’imprévisibilité, dira encore de lui le poète du zajal Ahmed Lemsyeh.
Fils d’un artisan traditionnel de Fès, Abdelhaï Diouri, dont la mémoire a été marquée depuis sa plus tendre enfance par des signes visuels, est lauréat de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat et de la Sorbonne à Paris où il a soutenu sa thèse de doctorat en philosophie.
La cérémonie a été close par la présentation d’une pièce thatrale mise en scène par le scénographe Abdelmajid Elhaouasse et présentée par la troupe »Aphrodite ».