Plaidoyer à Rabat pour la création d’un comité national de bioéthique
Les participants au quatrième colloque de bioéthique, organisé par le Comité d’éthique de la recherche biomédicale de Casablanca (CERBC), ont appelé, samedi à Rabat, à la création d’un comité national de bioéthique, en vue d’apporter des réponses aux problématiques d’ordre sociétal et aux questionnements bioéthiques que génèrent les progrès technologiques en matière de santé.
Cet appel intervient au terme de deux jours de réflexion éthique sur les progrès dans les sciences de la vie, de la santé et sur la pratique médicale, au cours desquels les congressistes ont partagé leurs réflexions et fait dégager des idées qui peuvent être utiles auprès des législateurs et des décideurs publics.
Ce comité national de bioéthique aura pour vocation de « trouver des réponses aux questionnements qui peuvent se poser dans la pratique médicale de tous les jours, ou à des questions sur l’introduction d’une nouvelle technologie dans la médecine », a expliqué le président du CERBC, Farid Hakkou, médecin spécialiste en pharmacologie clinique, citant des exemples relatifs aux conditions de l’avortement, à l’assistance médicale à la procréation (AMP) ou au don d’organes.
« Ce sont des problématiques qui ne peuvent trouver des solutions qu’au niveau d’un comité national, regroupant des personnalités de différents horizons, de différentes sensibilités et de différentes spécialités, qui doivent délibérer pour donner des recommandations », a-t-il affirmé dans une déclaration à la MAP.
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Les congressistes ont également recommandé la structuration des activités des comités d’éthique régionaux, qui sont au nombre de cinq (Rabat, Casablanca, Fes, Oujda et Marrakech), par la création d’un cadre institutionnel ayant une position intégrée dans la réglementation nationale.
Ils ont aussi souligné la nécessité d’enseigner l’éthique afin de renforcer la dignité et la sécurité de chaque individu. « Nous avons un besoin crucial, intense et urgent pour inclure cette culture de l’éthique et de la bioéthique parce que ça va sécuriser l’utilisateur, le patient et la société et également rehausser l’image de tous les acteurs qui travaillent au niveau de la santé », a indiqué M. Hakkou.
Cette rencontre de deux jours (6-7 juillet) a rassemblé d’éminents chercheurs dans le domaine de la biomédecine, marocains et étrangers, ainsi que plusieurs membres du gouvernement et des représentants de l’ensemble des parties prenantes académiques, associatives et économiques afin de mener une réflexion éthique sur les progrès dans les sciences de la vie, de la santé et sur la pratique médicale, dégager des idées qui peuvent être utiles auprès des législateurs et des décideurs publics et faire émerger des programmes de formation, d’éducation et des plans d’information dans le domaine.
A travers ce colloque, initié conjointement avec l’Association marocaine de bioéthique (AMB), en collaboration avec l’Académie du Royaume du Maroc, le Maroc vise à contribuer, avec l’ensemble de ses voisins méditerranéens, à la réflexion pour le renforcement de l’éthique dans l’écosystème de la recherche biomédicale.