Brésil: Le Tribunal supérieur rejette une demande de libération de l’ex-président Lula
La présidente de la Cour supérieure de justice du Brésil (STJ), la juge Laurita Vaz, a rejeté, mardi, une énième demande de libération de l’ex-président Luis Inacio Lula da Silva, qui purge une peine de plus de douze ans de prison pour corruption et blanchiment d’argent en lien avec un appartement de luxe qu’il aurait reçu de la part d’une entreprise de BTP contre des faveurs.
Dans sa décision, dont copie est relayée par la presse locale, la présidente de la STJ a qualifié « d’inhabituelle », la décision prise au cours du week-end, par le juge Rogério Favreto de la Cour fédérale de la 4ème Région (TRF-4) de Porto Alegre en faveur de l’octroi d’un habeas corpus (le droit de ne pas être enfermé sans jugement définitif) à l’ex-président Lula, incarcéré depuis le 7 avril dernier dans les locaux de la police fédérale de l’État du Parana (Sud) à Curitiba.
De son avis, cette décision, qui a suscité une véritable bataille juridique, reflète un « mépris flagrant » les décisions prises par la 8ème chambre du TRF-4, qui a condamné l’ex-président Lula à douze ans et un mois de prison en appel, et par la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays qui avait refusé la libération du leader de la gauche.
La Juge a également critiqué le juge Favreto, en assurant que l’argument selon lequel M. Lula est un pré-candidat à la présidence de la République n’est pas un fait juridique pour justifier l’octroi de la liberté provisoire par le juge Favreto.
Dimanche dernier la relaxe ou le maintien en détention de l’ex président Lula a été au cœur d’une bataille judiciaire entre le juge Favreto et le juge fédéral João Pedro Gebran Neto, du même tribunal, qui a suspendu la décision de son collègue, mais ce dernier et revenu à la charge et a ordonné la libération de l’icône de la gauche.
Ce litige a été réglé par le président du TRF-4 Carlos Eduardo Thompson Flores Lenz, qui a décidé le maintien de M.Lula en prison, et a estimé que la décision de libérer M. Lula incombait au juge chargé de l’instruction de l’opération Lavage rapide et non à M.Favreto, qui assurait la permanence au cours du weekend.
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M. Lula, qui souhaite briguer un troisième mandat, risque de ne pas pouvoir se présenter en vertu de la loi « Ficha Limpa » (fiche propre) qui empêche qu’un condamné en deuxième instance d’être candidat aux élections présidentielles d’octobre.
Selon un récent sondage d’IBOPE, l’ex président est toujours en tête dans les intentions de vote et pourrait obtenir 33% des voix s’il parvenait à se présenter à ces élections, dont le premier tour se tiendra le 7 octobre, tandis que le second tour aura lieu trois semaines après, le 28 octobre.
M.Lula a toujours rejeté les accusations portées contre lui, en se disant être un « prisonnier politique » et la victime d’un « mensonge » visant à l’empêcher de se présenter aux élections d’octobre.