Essaouira: Des experts analysent la réforme de l’université publique marocaine
Un aréopage d’experts, d’académiciens, de chercheurs, d’universitaires, d’étudiants en Masters et doctorat, ainsi que des fonctionnaires de plusieurs organismes et institutions, ont fait le déplacement jeudi à Essaouira, dans le cadre de la première université d’été du « Rabat Social Studies Institute : RSSI », dédiée à l’analyse des politiques publiques.
Cet événement scientifique qui se poursuivra jusqu’au 17 juillet courant dans la cité des Alizés, est articulé autour du thème « la réforme de l’université publique au Maroc ».
Initiée avec le concours respectivement, des ambassades des Pays-Bas et de la Suisse au Maroc, ainsi que de l’université Mohammed V à Rabat, et de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Souissi, cette université d’été se propose de consolider les compétences des jeunes étudiants chercheurs, ainsi que des professionnels et spécialistes dans les domaines d’analyse et d’évaluation des politiques publiques.
Selon les organisateurs, l’analyse des politiques publiques est une composante essentielle de l’amélioration de la gouvernance et de l’efficacité des actions des pouvoirs publics.
Et d’ajouter que cette université d’été du RSSI vise à sensibiliser des jeunes étudiants et fonctionnaires quant à l’importance de l’évaluation des politiques publiques, notant qu’elle intervient dans un contexte qui se caractérise par « le faible ancrage de cette culture dans les processus des politiques publiques ».
En d’autres termes, ce conclave se fixe pour objectifs d’améliorer les connaissances théoriques relatives à l’analyse des politiques publiques, initier les participants aux méthodes d’analyses des données quantitatives et qualitatives, de les familiariser avec les techniques des rédaction de policy briefs, de créer un environnement qui favorise le débat et l’échange entre des acteurs qui ont des prises de position différentes concernant la thématique choisie, et enfin de développer des recommandations sur la base des propositions des participants.
Dans une allocution de circonstance, la présidente du RSSI, Mme Saloua Zerhouni, s’est félicitée de l’organisation de cette université d’été et de l’engouement qu’elle connait, et qui témoigne de la volonté des participants d’accroitre leurs connaissances et d’enrichir leurs expériences.
Et d’ajouter que le choix de la thématique de « la réforme de l’université publique au Maroc » est étroitement lié à l’importance que le RSSI accorde aux politiques publiques de la jeunesse, plus particulièrement les politiques éducatives.
« Cette première université d’été se tient à Essaouira, une ville de la culture, de tolérance et de paix. Son atmosphère apaisante fournira un cadre idéal pour stimuler de nouvelles idées », a-t-elle dit, estimant que « l’avenir du Maroc dépend de notre façon de concevoir nos idées, de penser nos réformes, et d’élaborer nos politiques ».
Dans un mot adressé aux participants via la technologie de vidéoconférence, l’ambassadrice des Pays-Bas au Maroc, Mme Désirée Bonis, s’est dite honorée de l’organisation de cette excellente université d’été, qui revêt une importance cruciale compte tenu de la thématique choisie et de la qualité des participants, notant que ce genre d’initiative est indispensable pour le renforcement des connaissances et du savoir, et l’enrichissement des débats sur des questions d’avenir.
>>Lire aussi : Festival « Sete Sois, Sete Luas » à Essaouira : le public découvre la musique de la Sardaigne
Dans la foulée, la diplomate néerlandaise a mis en avant l’importance extrême de l’université au sein de la société, ainsi que de la contribution des professeurs universitaires et des chercheurs dans l’amélioration du fonctionnement de la société et ce, dans tous les domaines, à travers la production d’idées créatives et novatrices.
Mme Bonis a, en outre, relevé que ce conclave servira d’occasion pour sensibiliser et informer les jeunes étudiants et les professionnels, en tant que composante essentielle d’une société civile à même d’être forte et efficace, sur l’importance de l’évaluation et de l’analyse des politiques publiques, rappelant le rôle majeur qu’ils peuvent jouer en termes d’influence positive sur le rendement de ces politiques.
Elle a aussi rappelé l’intérêt tout particulier qu’accorde son pays au soutien de ce genre d’initiatives constructives et à forte valeur académique.
Les travaux de cette première université d’été se déclineront en plusieurs modules axés sur « l’enseignement supérieur au Maroc : des réformes pour quels résultats ? », « Approches théoriques des politiques publiques », « l’université marocaine : Quelle évaluation ? », « Université Al Akhawayn : Quels enseignements pour la réforme de l’université publique ? », « introduction aux méthodes économétriques d’évaluation d’impact » et « université et emploi : Enjeux et perspectives ».
Les participants prendront part aussi à des ateliers thématiques autour notamment, du « rôle de l’université dans le développement des territoires à l’heure de la régionalisation », « université et mutations du marché du travail », « solutions envisageables à la massification : les ressources », et « solutions envisageables à la massification : les programmes et méthodes pédagogiques ».
Le RSSI, rappelle-t-on, est un laboratoire d’idées indépendant (Think-Tank) qui se veut, à la fois, un centre de réflexion, de recherche-action de conseil et d’expertise.
Crée en 2011 par un groupe de chercheurs pluridisciplinaires sous la présidence de Feu Driss Benali, le RSSI inscrit ses actions dans une perspective d’intérêt général, tout en s’adressant aux milieux académiques, aux décideurs économiques et politiques, aux leaders d’opinions, ainsi qu’aux représentants de la société civile.