Helsinki : l’indulgence de Trump envers Poutine provoque la colère à Washington
L’attitude conciliante et auto-incriminate du président américain envers son homologue russe, lors du premier sommet Poutine-Trump a soulevé de vives contestations à Washington, y compris dans son propre camp, le parti républicain.
Après son entretien à Helsinki avec Vladimir Poutine, Donald Trump a une nouvelle fois déclaré ne pas croire à l’ingérence éventuelle de Moscou dans les élections américaines de 2016, comme l’affirment les services de renseignement de la maison blanche.
Devant cette situation qui en rajoute à la longue liste des contentieux qui assombrissent les relations americano-russes, le président américain a tenu son pays pour unique responsable et qualifié de stupide, cette attitude responsable de la dégradation des rapports entre les deux pays qui selon lui, n’avaient « jamais été aussi mauvaises ».
Si les affirmations du Numéro américain choquent aux Etats Unis, il convient de noter que la position de Trump sur cette question n’est pas nouvelle. Le 11 novembre 2017 à Danang au Vietnam, après sa rencontre avec son homologue russe, Donald Trump avait pris fait et cause pour Vladimir Poutine. « A chaque fois qu’il me voit, il me dit qu’il ne l’a pas fait et je crois vraiment que quand il me dit ça, il le pense (…) je pense qu’il s’est senti insulté », avait-il déclaré.
Et alors que la justice américaine a inculpé 12 membres des services de renseignements russes pour avoir piraté les systèmes informatiques d’Hillary Clinton durant la présidentielle de 2016, Donald Trump a affirmé que cette information lui avait été fournie par le chef de la CIA, mais qu’il n’avait aucune raison de la croire. « Le président Poutine a été extrêmement ferme et affirmatif dans son démenti aujourd’hui », a-t-il commenté.
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Comme on pouvait s’y attendre, les propos de Donald Trump ont provoqué une onde de choc au pays de l’oncle Sam et suscité une flopée de réactions d’une partie de la classe politique américaine.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a déclaré n’avoir aucun doute sur l’ingérence de Moscou dans les élections américaine de 2016, et a invité Donald Trump à comprendre que la Russie n’était pas l’alliée de Washington.
De son côté, l’ancien directeur de la CIA, John Brennan a fustigé les propos du chef de l’Etat américain et comparé son attitude à une trahison: « Non seulement les propos de Trump étaient imbéciles, mais il était totalement acquis à Poutine. Patriotes républicains, où êtes-vous?? », s’est-il interrogé
Le sénateur républicain John McCain, a quant à lui estimé que le sommet avec Poutine était une « tragique erreur », accusant le président américain de n’avoir pas défendu l’Amérique.
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Même son de cloche chez le sénateur Lindsey Graham pour qui « La réponse de Trump va être interprétée par la Russie comme un signe de faiblesse et va créer beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résoud », qualifiant les déclarations de Trump de propos « honteux »
Les démocrates n’ont bien évidemment pas été plus tendres, à l’image de l’ancien vice président Joe Biden. « Flatter des dictateurs ne fait pas avancer les intérêts américains. Cela nuit à notre sécurité », a-t-il déclaré.