Industrie automobile au Maroc: une évolution des plus prometteuses
Avec une montée en puissance qui a dépassé toutes les prévisions et attentes, l’industrie automobile au Maroc s’inscrit désormais dans une dynamique permanente, laissant entrevoir une évolution des plus prometteuses qui érige le Royaume en une plateforme de production et d’exportation aussi bien performante et diversifiée qu’attractive pour les grands constructeurs automobiles mondiaux.
Le Maroc, qui offre un cadre de stabilité et de sécurité, constitue ainsi une base automobile attractive et compétitive aux portes de l’Europe, qui donne de la visibilité aux opérateurs et répond à leurs attentes, et ce grâce à son réseau d’infrastructures aux standards internationaux.
En se positionnant désormais comme hub mondial de l’industrie automobile, le Royaume, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, aspire à faire de ce secteur un véritable vecteur de développement, capitaliser sur les résultats ambitieux réalisés et à pérenniser la dynamique enclenchée.
Les résultats remarquables réalisés par le secteur automobile semblent ainsi dépasser les objectifs initialement prévus par le Plan d’accélération industrielle, dans la mesure où le Maroc table désormais sur la réalisation de 200 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d’affaires à l’export à l’horizon 2025 avec une capacité de production d’un million de véhicules, contre 100 MMDH prévus à l’horizon 2020.
« Nous allons largement dépasser les 100 MMDH de chiffre d’affaires à l’export prévus à l’horizon 2020, mais je vais prendre un nouveau pari et hausser la barre à 200 MMDH à l’export avec un million de véhicules en 2025 », c’est ce qu’avait affirmé, en avril dernier lors de la 5ème édition du Salon de la sous-traitance automobile de Tanger, le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy.
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Après avoir réussi à convaincre les opérateurs français Renault et PSA, ainsi que les groupes chinois « BYD Auto Industry » et japonais JTEKT de s’implanter au Maroc, le Royaume a accueilli d’importants investissements dans le secteur durant l’année en cours.
Il s’agit notamment de l’équipementier italien Magneti Marelli et du Groupe allemand PRETTL, qui ont trouvé au Maroc les potentialités et les ressources humaines nécessaires pour relever le défi du changement que connaît l’industrie automobile, marquée par l’émergence des voitures électriques, des batteries et des technologies numériques.
La ville du Détroit a ainsi su attirer l’équipementier italien Magneti Marelli, qui a lancé, en juin dernier à Tanger Automotive City, les travaux de construction de sa première usine spécialisée dans la production des amortisseurs pour voitures et véhicules utilitaires, d’un investissement de 405 millions de dirhams (MDH).
Couvrant une superficie d’environ 20.000 m², cette unité industrielle, qui s’inscrit dans le cadre d’une convention d’investissement ayant été signée en septembre 2017 à Rabat devant SM le Roi Mohammed VI, devrait démarrer son activité en 2019 avec une production annuelle de 6 millions de pièces et la création de 500 emplois directs. Ce projet vise à accompagner les clients de Magneti Marelli présents au Maroc et au sud de l’Europe (Espagne, Italie et Turquie).
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Cette première phase de déploiement du projet a conduit le groupe à élargir son activité dans le Royaume et à améliorer la couverture du marché avec la signature, le jour d’inauguration, d’une deuxième convention d’investissement pour la réalisation, sur le même site, d’une usine consacrée à la production de systèmes d’éclairage, de navigation et de pédales, nécessitant la mobilisation d’un montant prévisionnel de 312 MDH, avec la création de 200 emplois additionnels.
Pour sa part, le Groupe allemand PRETTL, spécialisé dans la fabrication de pièces automobiles, a annoncé en janvier dernier la construction d’un nouveau site industriel à « Tanger Automotive City » pour un investissement de 8 millions d’euros, qui prévoit la création de 800 postes d’emploi, avec une capacité de production globale estimée à 30 millions de pièces à long terme.
La première tranche de cette usine, qui s’étalera sur une superficie dépassant les 26.000 m2, devra être achevée l’année prochaine avec une capacité de production atteignant les 15 millions de pièces, alors que l’exploitation de la deuxième tranche devra débuter en 2021 avec une capacité de production similaire.
Le Maroc avance ainsi à pas sûrs vers la réalisation des objectifs prévus, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, pour le secteur automobile, désormais premier exportateur du pays, avec près de 70 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d’affaires à l’export réalisé en 2017, contre 40 MMDH en 2014, soit 44,5% des exportations industrielles.
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En contribuant à la création d’emplois industriels à hauteur de 29%, le secteur automobile a enregistré la plus forte création d’emplois entre 2014 et 2017 avec 83.845 nouveaux postes, soit plus de 93% de l’objectif fixé à l’horizon 2020. Il a aussi réussi une intégration locale en progression avec un taux dépassant les 50% et qui sera porté à 65% en 2019, puis à 85% en 2023, avec l’activité du constructeur automobile PSA.
En atteignant la taille critique qui attire les équipementiers de tous les continents et avec le projet de création de la « Cité Mohammed VI Tanger Tech », lancé par SM le Roi, les investisseurs asiatiques auront la possibilité de produire au Maroc et d’exporter à l’international, à partir d’un véritable hub pour l’Europe et l’Afrique.
Et pour faire de cette industrie un secteur intégré, le Maroc a ratifié plusieurs conventions avec des entreprises internationales pionnières dans l’industrie automobile.
Dans ce cadre, le groupe Peugeot-Citroën a choisi de mettre en place, sur la zone franche de Kénitra (Atlantic Free Zone), une usine qui s’étend sur une surface de plus de 64 ha et d’une valeur d’investissement estimée à 6 MMDH, un projet élaboré en vertu du protocole d’accord signé, le 19 juin 2015, entre « Peugeot- Citroën » et le Royaume, sous la présidence effective du Souverain.
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Ce complexe industriel, qui devrait être opérationnel en 2019, table sur la production de 90.000 automobiles dans une première étape, dans la perspective d’atteindre une production de plus de 200.000 véhicules et 200.000 moteurs par an, avec la création d’environ 3.500 emplois directs et 20.000 emplois indirects, outre la mise en place d’une unité de recherche et de développement, qui emploiera 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs.
Il apparaît clairement que l’automobile est un secteur toujours en plein essor au Maroc, qui ne cesse d’aiguiser l’appétit des opérateurs mondiaux de cette industrie porteuse à venir s’installer dans le Royaume et à tirer profit des potentiels énormes dont il regorge.