Rabat: le président de la BAD plaide pour le renforcement de l’intégration régionale africaine
Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a souligné, mercredi à Rabat, l’importance de renforcer l’intégration régionale africaine, saluant la décision royale du retour du Maroc à l’Union africaine (UA).
« L’intégration régionale est très importante et la décision annoncée par SM le Roi de réintégrer l’Union africaine (…) est un geste qui a été très apprécié par tous les chefs d’Etats », a déclaré M. Adesina à la MAP à l’issue d’une réunion élargie avec plusieurs ministres marocains.
Le responsable de la BAD, qui a insisté sur le rôle de l’intégration africaine, particulièrement économique, des femmes et des jeunes, a affirmé que « le Maroc apporte beaucoup à l’Afrique en termes technologique, économique, bancaire et financier ».
« L’intégration africaine s’impose. On n’a pas de choix« , a-t-il martelé, estimant qu’on ne peut parler d’une intégration régionale sans mouvement humain et mettant l’accent sur la nécessité de créer un passeport africain permettant la libre circulation des personnes dans les pays du continent.
Par ailleurs, il s’est félicité, au cours de la réunion, de la stabilité macroéconomique dont jouit le Royaume, notamment en ce qui concerne la réduction du déficit budgétaire et la maîtrise de l’inflation, réitérant l’engagement de la BAD à accompagner le Maroc dans son développement.
Pour sa part, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid, qui présidait cette réunion, a salué l’excellence des relations de coopération entre le Maroc et la BAD qui ne se limitent pas au niveau financier.
M. Boussaid a également indiqué que l’intégration africaine a besoin « d’un peu de forcing », relevant qu’il y a des priorités communes entre le Maroc et la BAD, notamment l’importance accordée à l’intégration régionale de l’Afrique, aux énergies renouvelables, à l’industrialisation du continent, au développement de l’agriculture et des infrastructures.
Le Maroc contribue de manière naturelle et spontanée au développement du continent africain, a-t-il indiqué, notant la présence du secteur privé marocain dans les pays africains et le traitement préférentiel accordé à ces pays notamment en termes de droits de douane. De son côté, le ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, Aziz Rabbah, a présenté les réalisations du Maroc en matière d’infrastructures, notamment au niveau du transport routier et ferroviaire, ainsi que de la logistique.
M. Rabbah a précisé, dans ce sens, que la stratégie 2030 vise à tripler l’infrastructure portuaire et d’atteindre une surface de 330 hectares en termes de plateformes logistiques.
Il a également évoqué la qualité du service et les chantiers entamés dans le domaine de la sécurité routière, indiquant qu’au-delà des avancés en termes d’infrastructures, le Maroc investit également dans les services de transport.
De son côté, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, a présenté le Plan Maroc Vert, passant en revue ses différentes phases et ses résultats, ainsi que ses objectifs ambitieux.
M. Akhannouch, qui a souligné l’importance de développer l’agro-industrie à travers la promotion de l’investissement privé, a fait savoir que le PMV est un modèle qui a été exporté à nombre de pays africains.
Le ministre délégué chargé des Petites entreprises et de l’intégration du secteur informel, Mamoun Bouhdoud, a affirmé que dans le but d’intégrer le club des pays émergents, « le Maroc s’est inscrit dans une phase où l’industrie prend le dessus sur l’économie ».
Il a noté que le taux de croissance industrielle s’est élevé à 14 pc en 2014, rappelant qu’à l’horizon de 2020, le Maroc table sur un taux de 23 %.
La réunion s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, notamment la représentante-résidente de la BAD au Maroc, Yacine Diama Fal.
La visite de M. Adesina, la première du genre au Maroc depuis sa nomination à la tête de cette organisation financière, se poursuivra jusqu’au 24 juillet courant. Elle s’inscrit dans le cadre de l’engagement de la BAD à « apporter un soutien économique pour le Maroc, en particulier, et à l’Afrique en général, avec pour objectifs de stimuler une croissance inclusive et durable ».