L’exportation des déchets italiens au Maroc, effectuée dans le respect des normes
« Les opérations de transfert au Maroc de 2.500 tonnes de déchets italiens type RDF (Refuse derived fuels) ont été effectuées dans le respect des normes de sécurité les plus élevées », a affirmé, jeudi à Pescara, Fabrizio D’Epiro, Président Directeur Général de la société DECO SA, plateforme où la cargaison a été contrôlée, emballée et exportée.
Toutes les phases de gestion et de traitement des déchets, qui ont été exportés au Maroc, ont été exécutées sous le contrôle de programmes à haut niveau d’automatisation et à l’aide de dispositifs capables de garantir les normes de sécurité les plus élevées, a insisté M. D’Epiro lors d’une conférence de presse organisée dans le cadre d’une mission menée par l’Association professionnelle des cimentiers du Maroc (APC), du 26 au 30 juillet, au profit de journalistes marocains.
La cargaison est composée de « résidus de plastique, tissus, bois et cartons/papiers broyés, issus du traitement de déchets ménagers banals ayant subi une préparation en plusieurs étapes: tri, broyage, homogénéisation, bioséchage et enfin conditionnement pour produire un combustible alternatif de qualité et sans aucun danger« , a-t-il expliqué.
Le processus prévoit une phase de réception et de traitement mécanique primaire, une deuxième phase de traitement biologique et une dernière concernant le traitement mécanique final (raffinage), a-t-il ajouté. Ainsi, la réception et le traitement primaire de cette cargaison sont effectués dans une zone commune supervisée dans une cabine de contrôle à l’intérieur d’un édifice, tout en prenant les précautions nécessaires, a-t-il indiqué.
Le traitement biologique est réalisé, quant à lui, via le contrôle des réactions microbiologiques qui ont lieu spontanément dans les déchets prétraités, dans le but de limiter le séchage des matériaux ainsi que la putrescibilité de la masse des déchets à travers leur hygiénisation. Le traitement mécanique final prévoit, pour sa part, une série d’opérations mécaniques (criblage, séparation, aéraulique, broyage secondaire, séparation des métaux ferreux et non ferreux) visant la production de combustible dérivé des déchets à envoyer pour la valorisation énergétique dans les installations dédiées (thermovalorisateurs) et non dédiées (cimenteries), a poursuivi le PDG de DECO. Il a précisé, dans ce sens, que DECO a développé une technologie innovante pour la valorisation énergétique des déchets urbains, ce qui lui a permis de répondre à plusieurs normes de qualité à l’échelle internationale, dont Iso 9001, Iso 14001 et Best4Plus.
Il a également relevé que cette technologie s’est concrétisée à travers la réalisation d’une installation mécanique-biologique des déchets ayant une puissance de traitement de 270.000 tonnes/an.En optant pour les déchets RDF, le Maroc « est en train de changer son attitude par rapport à la gestion des déchets », faisant le choix de s’engager dans une économie circulaire qui s’inscrit dans le cadre du développement durable, a-t-il dit, réitérant la disposition de DECO à apporter son expérience en la matière au Royaume. Selon lui, l’utilisation des RDF a les vertus de réduire la quantité des déchets dans les décharges, diminuer la quantité du charbon utilisé dans les cimenteries et d’encourager l’économie circulaire. Gérant quelque 1,6 million de tonnes de déchets par an, DECO exporte 30% de sa production à l’étranger (Chypre et Bulgarie), tandis que les 70 pc restants sont distribués en Italie, a fait savoir M. D’Epiro.
Cette visite à la plateforme de DECO a pour objectif d’expliquer le sujet des combustibles RDF aux journalistes et de permettre une meilleure compréhension du processus global de gestion et de valorisation des déchets tel qu’appliqué en Europe depuis plus de 20 ans.