Le Maroc a réussi à établir de solides ponts culturels entre les deux rives de l’Atlantique
Le Royaume du Maroc a réussi, grâce à plusieurs facteurs qui lui sont propres, à établir de solides ponts culturels entre les deux rives de l’Atlantique pour le bienfait du métissage des cultures, ont indiqué des universitaires et chercheurs spécialisés dans les relations entre le Maroc et l’Amérique latine.
Réunis autour de la même table dans le cadre des rencontres périodiques du Pôle de la MAP en Amérique du Sud, en marge de la tenue dernièrement à Santiago du Chili du Congrès international sur la diplomatie culturelle et le dialogue des civilisations, ces éminents académiciens ont fortement salué ce rôle précurseur du Maroc dans le rapprochement entre les deux rives de l’Atlantique.
Dans ce contexte, le Pr Juan José Vagni, de l’Université nationale de Córdoba en Argentine, a estimé qu’il convient de noter que depuis l’Amérique latine, il y a un manque de connaissance globale et approfondie du Maroc, et par conséquent les intellectuels doivent œuvrer pour établir des ponts de rapprochement et de communication tout en mettant l’accent sur le caractère unique des relations du Maroc avec l’Amérique latine à tous les niveaux.
Et d’ajouter que depuis près de deux décennies, les relations du Royaume du Maroc sont dynamiques et fortes avec cette partie du monde tant sur le plan économique, culturel ou commercial avec une attention particulière pour le volet culturel.
Pour l’auteur de l’ouvrage « Le Maroc et l’Amérique latine: nouvelles et anciennes intersections« , le rôle de la migration des juifs marocains qui ont choisi de s’établir depuis le milieu du XIXe siècle dans un certain nombre de pays du continent comme le Venezuela, le Chili, l’Argentine, le Brésil ou le Pérou, a été précurseur dans le transfert vers l’Amérique latine d’une partie non négligeable de l’identité marocaine riche par son caractère pluraliste.
La langue espagnole est un dénominateur commun entre l’Amérique latine et le Maroc où elle jouit d’un grand intérêt non seulement de la part des hispanophones mais aussi au regard du nombre élevé de collèges et d’instituts où elle est enseignée, a-t-il ajouté, en soulignant que la présence au Royaume d’auteurs prolifiques écrivant dans la langue de Cervantès devrait être saluée en Amérique Latine. Le Maroc ne ménage aucun effort pour rapprocher les deux rives, notamment à travers l’action du Centre Mohammed VI pour le dialogue des civilisations, de Coquimbo au Chili, a assuré Vagni, en soulignant que d’un point de vue géostratégique l’Océan Atlantique peut constituer un élément de liaison entre les deux rives en tant qu’espace géographique de paix, d’échange et d’unité des peuples.
De son côté, le Pr Abdellatif Limami de l’Université Mohammed V de Rabat a affirmé que si dans le passé, la présence du Maroc en Amérique latine était relativement faible, elle est devenue de nos jours forte et fortement appréciée grâce à une diplomatie culturelle agissante impliquant des intellectuels qui œuvrent pour l’abattement des distances et le rapprochement des cultures.
Et de mettre en avant que le fait de nommer de jeunes diplomates qui maitrisent parfaitement la langue de Cervantès a fortement servi ce rapprochement, rappelant également la Visite Royale de SM le Roi Mohammed VI en 2004 à plusieurs pays de la région latino-américaine qui a fortement impulsée les relations bilatérales à tous les niveaux.
Il a également souligné le rôle important joué par le Centre Mohammed VI pour le dialogue des civilisations en tant que porte-drapeau de la culture marocaine non seulement au niveau du Chili, mais aussi dans l’ensemble des pays de l’Amérique latine, rappelant à cet égard que le concept du dialogue des civilisations est global malgré les différences religieuses, linguistiques et culturelles et qu’il reste le meilleur moyen pour réduire les distances et unir les points de vue divergents.
Le professeur à l’Université Hassan II à Casablanca, Hassan Boutakka, a souligné que ce Centre a un rôle important dans le rapprochement entre les peuples marocain, chilien et latino-américain dans son ensemble, en notant que les deux parties partagent un riche héritage, comme en témoigne une analyse de la littérature latino-américaine. Selon lui, l’ouverture sur la littérature d’un pays permet de découvrir sa véritable identité et d’accéder à ses rêves, préoccupations et à son quotidien.
Cette immersion dans la société d’autrui est facilitée par l’action des intellectuels et par le travail culturel et la littérature, qui occupe une position de premier plan dans les préoccupations des équipes de recherches et de traduction au sein des différentes universités marocaines qui, en collaboration avec des institutions étrangères, représentent un véritable pont de communication entre les peuples.
Ainsi, selon Boutakka, l’on pourrait dire à coup sûr que la traduction littéraire pourrait être l’un des piliers de l’action diplomatique et culturelle, d’autant plus que l’intellectuel et universitaire peuvent être des partenaires de la vulgarisation culturelle et de la connaissance mutuelle.
De son côté, Moulay Ahmed Al Gamoun, Professeur à l’Université Mohammed I d’Oujda a mis en avant l’importance de la valorisation de la culture arabo-andalouse, qui est considérée à juste titre un facteur commun et un lien historique entre les trois continents, à savoir, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique.
Et de souligner que le Maroc entreprend des efforts inlassables pour la promotion de ce patrimoine commun de l’Andalousie, en particulier depuis que la Constitution de 2011 fait allusion à l’affluent andalou dans l’identité marocaine, tout en insistant sur l’impératif d’une forte diplomatie culturelle en Amérique latine ainsi qu’une formation diplomatique, politique et économique efficiente pour le rayonnement du Maroc et de sa culture de par le monde.
Début août, les travaux d’un congrès international sur la diplomatie culturelle, organisé par le Maroc, se sont tenus à Santiago du Chili sous le thème « la diplomatie culturelle comme pont du dialogue entre les civilisations« .
Ce conclave international, organisé par le Centre culturel Mohammed VI pour le dialogue des civilisations et l’Ambassade du Royaume du Maroc au Chili, avait réuni sur deux jours à Santiago et à Valparaiso une pléiade d’universitaires, de chercheurs, de diplomates et de politiques autour de la thématique de la diplomatie culturelle, qui est, selon ses initiateurs, un moyen de faire connaître l’image de chaque pays et de son patrimoine culturel, non seulement au niveau international mais aussi aux niveaux national et régional.