Le Royaume-Uni autorise le recrutement des travailleurs saisonniers non-UE
Les producteurs horticoles britanniques seront autorisés à recruter jusqu’à 2.500 travailleurs saisonniers hors UE par an en 2019-2020 afin de pallier au manque de main-d’œuvre saisonnière, un problème exacerbé par le Brexit, a indiqué jeudi le Royaume-Uni.
Ces travailleurs se verront accorder un visa de six mois dans le cadre de cette mesure réclamée de longue date par les producteurs de fruits et légumes, confrontés à une baisse du nombre de saisonniers européens, originaires principalement de Roumanie et de Bulgarie.
Le projet pilote démarrera au printemps 2019 et s’étendra jusqu’à fin décembre 2020, quand s’achèvera la période de transition consécutive à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 29 mars 2019 à 23H00 GMT.
Le gouvernement avait entendu les « puissants arguments » des cultivateurs en faveur d’une ouverture du marché du travail saisonnier aux ressortissants ne provenant pas d’un pays de l’UE, comme l’ont déjà fait l’Allemagne ou l’Irlande, a souligné dans un communique, le ministre de l’Environnement, Michael Gove.
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Cette annonce a été saluée comme une « victoire majeure » par Minette Batters, présidente du Syndicat national des agriculteurs (NFU), principal syndicat agricole. Mais pour British Summer Fruits, la principale organisation professionnelle des fruits rouges, la mesure est clairement insuffisante.
Ce nombre de 2.500 « aura peu d’effet sur les manques auxquels les exploitations britanniques sont actuellement confrontées », a regretté Nick Marston, le président du lobby de cette industrie nécessitant quelque 30.000 travailleurs saisonniers chaque année.
« Nos producteurs signalent des manques d’effectifs atteignant déjà 10 à 20%, et environ 10.000 (travailleurs) sont nécessaires dès à présent pour avoir un effet de soutien » à notre activité, a-t-il ajouté.