La revanche et les intimidations, maîtres-mots des présidentielles en Algérie
Les prochaines élections présidentielles en Algérie sont marquées du sceau de la revanche et des intimidations, écrit le quotidien chilien électronique « diarioantofagasta« .
Sous le titre révélateur « Les élections en Algérie, vengeance et intimidation« , le quotidien relève que le régime algérien tente de baliser la route à Abdelaziz Bouteflika (81 ans) vers un cinquième mandat en éliminant l’ensemble de ses adversaires potentiels.
La garde prétorienne a décidé de couper court aux aspirations de Nacer Boudiaf, fils du défunt président Mohamed Boudiaf, qui a annoncé son intention de se lancer dans la course vers le Palais d’El Mouradia en 2019, souligne le journal chilien.
Face à cette situation, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a rien trouvé de mieux pour écarter un candidat ennuyeux, que de le priver de son passeport diplomatique, précise-t-il.
Selon le média chilien, cette mesure punitive pourrait provoquer la colère de Nacer Boudiaf qui voudrait dénoncer les intimidations des autorités algériennes qui veulent le forcer à retirer sa « candidature indésirable« .
De nombreux observateurs affirment que le fils de Boudiaf subira le même sort que l’écrivain Yasmina Khadra, qui en 2014 a été écarté par l’État profond algérien de recueillir le nombre de signatures requises pour être candidat à l’élection présidentielle, face au candidat-président Abdelaziz Bouteflika.
Sur le plan régional, l’Algérie entretient des relations tendues avec la Tunisie, désignée formellement en 2015 « allié majeur non membre de l’OTAN« , note le quotidien chilien.
Alger ne tolère pas de présence militaire de l’Occident ou de l’OTAN près de ses frontières alors que la Tunisie enregistre une forte présence de militaires occidentaux dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, relève le quotidien chilien, faisant observer que ce nouveau positionnement stratégique de Tunis risque de compromettre l’objectif algérien de convaincre l’administration américaine de son statut de leadership présumé pour la stabilité de la région.
Le régime algérien a de même décidé de bloquer ses contributions au financement de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) sous le prétexte fallacieux que le secrétaire général de l’organisation, le Tunisien Taïeb Baccouche, apporte son soutien au Maroc, pays qui abrite le siège de l’Union, indique « diarioantofagasta« .
Au niveau interne, la saisie en mai dernier à Oran de 701 kilos de cocaïne, dissimulés dans une cargaison de viande surgelée importée du Brésil, a déchaîné les démons et provoqué un règlement de comptes au sein de l’Establishment algérien connu pour son goût démesuré pour les dollars et les affaires juteuses même si elles sont d’origine douteuse.
Ainsi, une purge a été lancée. Le général Abdelghani Hamel, ancien patron de la police, Boudouaour Boudjemaa, ancien directeur du Comité du marché au ministère de la Défense nationale (MDN), le général Habib Chentouf, commandant de la première région militaire, ont fait les frais de cette lutte, fait observer le quotidien chilien.
Cette purge sans merci menée pour baliser le terrain vers un 5ème mandat du président-candidat Abdelaziz Bouteflika, en prenant comme prétexte l’enquête sur ce méga-trafic de cocaïne, laisse présager, selon plusieurs observateurs, une nuit des Longs couteaux au sein des hautes sphères de l’armée algérienne, conclut le quotidien chilien.