Journée nationale du migrant : les jeunes à l’honneur
La journée nationale du migrant, célébrée cette année le 10 août sous le thème « Nos jeunes à l’étranger: énergies, défis et paris d’avenir », offre l’occasion de rendre hommage aux jeunes marocains du monde qui participent au développement de leur pays et à son rayonnement à l’international.
Les jeunes MRE, qui représentent l’espoir et l’avenir, restent solidement attachés à leur pays et veulent un jour ou l’autre y revenir avec l’ambition affichée de contribuer amplement à son développement, munis par le savoir-faire acquis dans les pays d’accueil.
Bien que les jeunes MRE n’écartent pas l’idée de s’installer au Maroc, ce souhait diffère selon les pays. Il est plus présent en France et aux Pays-Bas et moins important en Allemagne et en Belgique, selon une étude réalisée dans le cadre du projet Sharaka, une initiative conjointe du ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration et l’agence publique Expertise France.
Le retour n’est pas forcément motivé par des projets de retraite comme c’était le cas il y a quelques années, mais reste un choix réfléchi pour la nouvelle génération des migrants. Il est des cas où le projet de retour semble réfléchi en dépit d’une situation professionnelle stable, d’après cette étude.
Naturellement, la part des MRE ayant quitté leur pays d’accueil sans travail est plus élevé dans les pays touchés par la crise récente (Italie et Espagne) et la France, où elle culmine à 44 %, relève l’étude.
A l’inverse, 94% des MRE de Belgique, 92 % des MRE d’Allemagne et 84 % des MRE des Pays-Bas sont rentrés au Maroc même s’ils avaient un travail à l’étranger, précise la même source.
L’étude fait savoir que les MRE faisant le choix du retour sont majoritairement jeunes. La tranche d’âge la plus concernée est celle des 30-40 ans, composée donc d’individus en phase d’activité et de productivité.
L’immobilier reste le secteur dominant des investissements des MRE, suivi par l’agriculture et l’achat de terrains agricoles (25 %), le commerce (22 %) et les business et la restauration avec 13,8 %. Les investissements correspondent généralement à des microprojets qui, dans près de 48% des cas, n’emploient aucune personne.
Les craintes liées aux droits de propriété, à la corruption, à l’accès au financement, aux dysfonctionnements du marché et à la bureaucratie sont autant de freins qui retiennent les MRE et les dissuadent d’investir dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Considérés comme une source importante de revenu pour des milliers de familles marocaines, les transferts de fonds des MRE constituent des réserves de change importantes pour l’économie marocaine.
Au premier semestre 2016, les recettes des MRE ont enregistré une hausse de 3 pc, passant de 28,1 milliards de dirhams (MMDH) à fin juin 2015 à 29,1 MMDH à fin juin 2016, selon l’Office des changes.
Sur le plan politique, les MRE revendiquent leur participation aux prochaines élections législatives du 7 octobre 2016, conformément aux dispositions de la Constitution.
Ainsi, le mouvement, médiateur « Al Jaliya », qui s’intéresse aux questions des Marocains du Monde, a adressé un appel au gouvernement pour répondre aux aspirations légitimes de 5 millions de Marocains résidant à l’étranger, en vue de leur participation aux différents aspects de la vie politique nationale, notamment les élections d’octobre prochain.
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, avance toutefois que le vote des MRE aux élections comporte plusieurs difficultés logistiques et contraintes diplomatiques. Instituée par SM le Roi Mohammed VI, la célébration de la journée nationale du migrant en dit long sur la place de choix qu’occupe cette frange de la société marocaine dans les politiques publiques.
Elle permet aussi de jeter la lumière sur la contribution significative de la diaspora marocaine dans les domaines scientifique, culturel, social mais surtout économique et son apport louable au développement du Royaume et à son rayonnement à l’échelle mondiale. Sur un autre registre, la célébration de cette journée, qui offre l’opportunité de mettre en valeur la contribution des MRE au développement économique et social du pays, jette la lumière sur une nouvelle réalité, à savoir que le Royaume s’est transformé d’un pays émetteur ou de transit de migrants à une terre d’accueil.
Partant de ce constat, le Maroc a mis en place la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile visant à assurer une intégration sociale réussie des immigrés et des réfugiés au Maroc, et ce, en concertation avec les Départements et institutions publiques concernés par la dimension migratoire.