Refus de recenser les populations de Tindouf: l’Algérie viole des règles statutaires et juridiques du HCR
La persistance de l’Algérie dans son refus d’enregistrer les populations vivant dans les camps de Tindouf, en conditionnant le recensement de ces populations et le règlement global du différend régional sur le Sahara marocain, constitue une violation des règles statutaires et juridiques du Haut commissariat pour les Réfugiés (HCR), a souligné jeudi à Genève, l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations-Unies, Omar Zniber.
Cet entêtement algérien à refuser le recensement des populations de Tindouf représente également un défi au consensus international sur la nécessité de distinguer les dimensions humanitaire et politique, a relevé Zniber qui intervenait dans le cadre de la 73ème Session du Comité Permanent du HCR.
Il a rappelé, dans ce sens, que la situation des populations des camps de Tindouf a été qualifiée par le Bureau de l’inspecteur Général du HCR, dans son rapport d’enquête, publié en Mai 2005 de « situation anormale et unique dans les annales du HCR des Nations unies » , et que l’une des principales recommandations de ce rapport a trait à l’enregistrement de cette population.
Zniber a fait constater, en outre, que la question du détournement de l’aide humanitaire dans les camps de Tindouf a fait l’objet de plusieurs rapports d’ONG et d’Organismes Internationaux, en plus du rapport de l’Office Européen de Lutte Anti-Fraude (OLAF). Il a noté, de même, que les principaux constats de ces rapports ont trait à la surestimation de la population des camps de Tindouf, l’absence de recensement et le lien organique entre l’enregistrement et l’évaluation des besoins réels de ces populations.
Le Maroc, a-t-il-enchainé, exhorte le HCR à procéder à l’enregistrement des populations dans les camps de Tindouf, conformément à son mandat en tant que préalable fondamental pour la mise en œuvre du triptyque de son mandat (la protection internationale, l’octroi de l’assistance et la recherche de solutions durables).
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« Le Royaume du Maroc lance également un appel aux donateurs et à la communauté internationale pour exiger l’enregistrement le recensement de ces populations selon les standards internationaux conformément aux résolutions du conseil de Sécurité dont la dernière resolution2414(2018), demandant à nouveau que l’enregistrement des populations dans les camps de Tindouf, soit envisagé, et soulignant qu’il convient de déployer des efforts à ce sujet« , a affirmé le diplomate marocain.
Il a insisté, de même, sur l’importance de la reddition des comptes pour s’assurer que l’assistance humanitaire atteigne ses destinataires. Zniber a rappelé que tant la convention de Genève de 1951 que les conclusions pertinentes du Comité Exécutif du HCR, font de l’opération de l’enregistrement des réfugiés une obligation préjudicielle pour leur protection internationale, soulignant, à cet égard, la centralité de l’enregistrement en tant qu’outil incontournable de protection et préalable fondamental pour la mise en œuvre du triptyque du mandat du HCR (la protection internationale, l’octroi de l’assistance et la recherche de solutions durables).
Lors de cette 73ème Session du Comité Permanent du HCR, Zniber s’est attardé, par ailleurs, sur le rôle du Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, à l’échelle régionale et internationale, sur les questions de l’immigration et de l’asile, en tant que coordonnateur au niveau du continent africain sur la question de la migration et en tant que pays hôte de la Conférence sur la Migration, prévue à Marrakech en 2018.
Il a noté, dans ce sens, que la politique nationale d’immigration et d’asile, initiée par SM le Roi Mohammed VI, est basée sur une approche humaniste intégrée, permettant de préserver la dignité et garantir les droits des réfugiés et des migrants sur son sol, conformément aux fondements constitutionnels du Royaume et aux Conventions Internationales en la matière.
Il sied d’indiquer dans ce cadre, a-t-il soutenu, que le plan d’intégration en faveur des étrangers ayant permis de régulariser leur situation de séjour au Maroc leur ouvre l’accès aux services de base (scolarisation des enfants, formation professionnelle, emploi, valorisation des cultures des pays d’origine, création d’associations..).