La lutte contre la corruption dans le monde arabe au cœur d’une rencontre d’experts à Rabat
Des experts internationaux et des représentants d’universités arabes ont débattu, lors d’un forum qui s’est ouvert mercredi à Rabat, des moyens et mécanismes à mettre en œuvre pour lutter contre la corruption dans le monde arabe.
Ce forum académique de deux jours initié par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi, en partenariat avec le Centre international dédié à la lutte contre la corruption (ROLLAC), s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Anti-corruption Academic Initiative et de la convention des Nations unies contre la corruption.
S’exprimant à cette occasion, le président de l’université Mohammed V de Rabat Abdelhanine Belhaj a souligné que l’évènement s’assigne pour objectif de discuter des différentes dispositions et normes introduites par la convention onusienne, un traité international qui vise à endiguer et prévenir le fléau de la corruption dans le monde entier.
Il a en outre relevé que le Maroc fait de la lutte contre la corruption « un choix déterminant » pour la consolidation de la bonne gouvernance, mettant en exergue l’engagement volontaire du Royaume au cycle d’examen en matière d’implémentation de la Convention internationale, ainsi que l’adoption de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Belhaj a d’autre part affirmé que l’université offre un espace de discussion approprié autour de la problématique de la corruption, dans la mesure où elle permet un échange « fructueux » entre enseignants et étudiants, soulignant que cette rencontre favorisera la formation de cadres académiques spécialisés dans l’éradication de ce phénomène.
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Pour sa part, le doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Souissi de Rabat, Ghofran Azzedine a appelé a créer un réseau dont la vocation sera de renforcer l’intégration de la lutte anti-corruption, en tant que « priorité« , ainsi que toutes les formes de dysfonctionnement de l’administration dans les divers cursus de formation, mais aussi en tant qu’objet de recherche.
Il s’est notamment félicité des efforts « colossaux » déployés par le Maroc, dans le domaine de la corruption, mettant l’accent sur les initiatives soutenues par les Nations unies, lesquelles aspirent principalement à relever les défis et poursuivre les programmes visant la lutte contre la corruption, ainsi que sur les différentes instances nationales créées en la matière.
Le représentant de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime dans les pays du Golfe, Hatim Ali, a de son côté indiqué que cette rencontre ambitionne d’apporter des observations sur la politique adoptée par les différents pays participants en matière de lutte contre ce fléau, notamment en ce qui concerne les mesures préventives. Il a à ce propos souligné la nécessité d’avoir un programme scolaire, traitant de problématiques se rapportant à la lutte contre la corruption en langue arabe, et qui sera bien évidemment enseigné dans tous les pays arabes par des experts.
« L’atelier permettra notamment de renforcer la capacité des académiciens présents, à dispenser une éducation anticorruption de haute qualité dans leurs universités respectives » a-t-il souligné.
La Convention des Nations unies contre la corruption constitue le premier instrument mondial de lutte contre la corruption, les crimes organisés et les crimes économiques, y compris le blanchiment d’argent. Elle contient notamment des dispositions de prévention de ce fléau et des règles organisant la coopération internationale ainsi que des normes de nature procédurale.