Un plan stratégique national de développement du Secteur de la Sante buccodentaire pour la période 2018-2025
Le ministère de la santé a élaboré un nouveau plan stratégique national de développement du Secteur de la Sante buccodentaire pour la période 2018-2025 afin de poursuivre les efforts d’amélioration de l’offre de soins buccodentaire au Maroc, a indiqué vendredi à New York, Anass Doukkali, ministre de la Santé.
Intervenant à l’ouverture d’un événement parallèle sur la sante buccodentaire et les maladies non transmissibles, organise à la New York University, en marge de la réunion de Haut Niveau des Nations Unies sur les maladies non transmissibles, sous le thème « Accélérer le progrès global et intégre » dans le cadre de la 73éme session de l’assemblé générale des Nations Unies, Doukkali a précisé que ce plan s’articule autour de plusieurs axes d’intervention.
Il s’agit du renforcement de la prévention et de la communication, l’amélioration de l’offre de soins, le développement de partenariats, la révision et l’actualisation de l’arsenal juridique et réglementaire, la promotion de la formation initiale et continue et de la recherche scientifique en sante buccodentaire.
Selon le ministre, l’implantation de ce plan stratégique nécessite l’implication et l’engagement des différents intervenants publics et privés et des partenaires nationaux et internationaux, selon une approche managériale moderne axée sur la performance et la participation et la collaboration multisectorielle.
Au Maroc, a-t-il dit, « a l’instar de la plupart des pays en voie de développement, nous sommes interpellés par les prévalences enlevées de la carie dentaire et des parodontopathies« , faisant savoir que l’enquête épidémiologique nationale réalisée en 2012 par le ministère de la sante a montré que la carie dentaire touche 81,8% des enfants de 12 ans et 91,8% des adules entre 35 et 44 ans.
Les parodontopathies affectent 42,2% de la population âgée de 12 ans et 79% des individus entre 35 et 44 ans. Ces chiffres confirment clairement que ces affections représentent un réel problème de sante publique, a-t-il ajouté.
Le ministre a dans ce cadre passé en revue une série d’initiatives entreprises en collaboration avec les partenaires du ministère pour faire face à ce fardeau, notamment la mise en place, depuis 1990, d’un programme National de Sante Buccodentaire qui s’articule autour de deux stratégies d’intervention, la prévention et le renforcement de l’offre de soins buccodentaire.
Grace à ce programme national, la couverture sanitaire dentaire s’est nettement développée avec notamment l’amélioration de la disponibilité des ressources pour soins buccodentaire passant d’un fauteuil pour 1.200.000 habitants en 1990 a un fauteuil pour 6.800 en 2017 et d’un médecin dentiste pour 1.160.000 en 1990 a un médecin dentiste pour 6.400 en 2017.
De même, le budget alloue par le ministère a la sante buccodentaire a triplé entre 2012 et 2016, en plus de l’intégration des soins buccodentaires dans le panier de soins du régime d’Assurance Maladie Obligatoire destinés salariés
Ces efforts ont permis le renforcement des capacités d’intervention du programme avec notamment l’amélioration du taux de soins de 10 % a 50 % durant la dernière décennie, l’intégration des soins buccodentaires dans le Réseau de soins de Santé de Base, conformément aux recommandations de l’OMS et l’accélération de la cadence des campagnes de soins dentaires mobiles au profit des zones défavorisées a raison de 4 campagnes par région par an en 2017.
Toutefois, malgré les efforts déployés, le secteur de la sante buccodentaire continue à faire face à de nombreux défis, notamment la pénurie en ressources humaines et matérielles par rapport aux besoins de la population, le manque de personnel paramédical et l’absence d’un statut réglemente de certaines filières (assistants et hygiénistes dentaires).
Il s’agit aussi de la prévalence élevée des affections bucco-dentaires, la disparité de l’offre de soins bucco-dentaires (rareté de dentiste dans le milieu rural), l’actualisation de la réglementation qui encadre de l’exercice de la médecine dentaire (date de 1960) et l’exercice illégal de la médecine dentaire, a conclu le ministre.
Cette rencontre, co-présidée par le Maroc, a été organisée par les facultés de Médecine dentaire et de Santé publique mondiale de l’Université de New York (NYU), en présence des membres de la délégation accompagnant le ministre de la santé aux travaux du volet Santé de l’Assemblée générale de l’ONU.
Cette délégation comprend des responsables du ministère de la santé, des parlementaires des deux Chambres, des maires de villes et des dirigeants d’ONG actives dans le domaine de la santé.