Egypte: un ministre démissionne après un scandale de corruption
Le ministre de l’Approvisionnement égyptien a démissionné jeudi alors qu’un scandale de corruption secoue son ministère concernant des achats de blé, faisant perdre des millions de dollars à l’Etat.
Khaled Hanafy, nommé en février 2014, a toutefois expliqué qu’il démissionnait pour une toute autre raison: un député l’a accusé de résider depuis plusieurs mois dans un hôtel de luxe pour un coût de près de 700.000 euros.
« Je quitte mon poste, l’expérience a montré qu’être ministre n’est pas une tâche facile mais bien un fardeau« , a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse retransmise à la télévision.
Dans un entretien publié jeudi par le quotidien indépendant Al-Masri al-Youm, le ministre a reconnu vivre dans un hôtel de luxe, tout en assurant que ce logement ne lui avait coûté que 50.000 euros, qu’il a payés de sa propre poche.
Durant la conférence de presse, M. Hanafy a défendu son bilan en affirmant que les réformes engagées avaient « significativement contribué à réaliser la justice sociale et à redonner leurs droits aux plus démunis ».
Mais une enquête a mis à jour un scandale concernant l’approvisionnement en blé, un secteur clé alors que l’Egypte est le plus grand importateur de cette céréale au monde. Pour empocher des subventions, des fournisseurs ont vendu du blé importé en le présentant comme étant du blé domestique -bien plus onéreux-, tout en exagérant le niveau de la récolte annuelle.
Ce scandale aurait coûté à l’Etat près de 55 millions de dollars, selon le parquet.
Il a éclaté alors que les autorités s’apprêtent à adopter d’importantes mesures d’austérité pour réduire les dépenses publiques.
L’ONG Transparency International classe l’Egypte au 88ème rang des pays les plus corrompus. Le président Abdel Fattah al-Sissi a démis en 2015 le ministre de l’Agriculture, qui a ensuite été condamné à 10 ans de prison pour des pots-de-vin.