Le Parlement d’Andalousie dissous, des élections anticipées le 02 décembre
La communauté autonome andalouse tiendra le 02 décembre des élections anticipées pour renouveler les membres du parlement de cette région du sud espagnol, la 10e législation du parlement andalou étant arrivée à la fin de sa mandature ce lundi avec la signature du décret annonçant la dissolution de l’assemblée régionale.
L’annonce a été faite par la présidente de la région, la socialiste Suzana Diaz, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire lors duquel elle a procédé à la signature du décret annonçant la dissolution du Parlement andalou.
“Je viens de ratifier le décret permettant la dissolution du Parlement pour convoquer des élections le 2 décembre”, a-t-elle déclaré devant la presse, indiquant que l’Andalousie a besoin de stabilité.
“C’est le moment de renforcer la confiance des électeurs dans leur gouvernement. Tout cela aura un impact sur l’emploi, les investissements et la croissance de la région” a-t-elle déclaré. “Je le considère comme un acte de responsabilité”, s’est justifiée la chef de file du PSOE andalou. “L’Andalousie nécessite un horizon dégagé.
Et pour cela, il faut compter sur la force que fournit le soutien majoritaire des citoyens à travers les urnes”, poursuit-elle. Selon la loi, un scrutin devrait avoir lieu dans un délai de 54 jours maximum. Consciente de l’importance de cet enjeu électoral, Diaz a confirmé que ces élections andalouses seront le début d’un nouveau cycle politique en Espagne. En effet, l’Espagne vivra au rythme de plusieurs échéances électorales en 2019.
Toutefois, l’annonce ne fut guère une surprise. Suite au retrait, il y a un mois, du soutien du parti de centre-droit, Ciudadanos, au gouvernement andalou, des élections se profilaient à l’horizon. La grande inconnue était la date de leur organisation. Des élections régionales sont programmées en mai 2019, date à laquelle l’ensemble des électeurs des régions espagnoles seront appelés aux urnes. Le dimanche 26 mai sera aussi le jour des élections européennes.
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La convocation des élections à quelques mois du scrutin national, répond aussi au souci des socialistes andalous de focaliser le débat sur des thèmes proprement régionaux.
“J’ai convoqué ces élections, en ce moment, pour que l’attention soit centrée sur l’Andalousie”, a affirmé Diaz pour expliquer sa décision. Certes il s’agit d’un rendez-vous régional, mais sa portée dépasse les frontières andalouses. Pour les observateurs, le scrutin est un test électoral pour les grands partis politiques et plus particulièrement pour le parti au pouvoir, le PSOE.
La région est le fief du parti socialiste où la formation gouverne depuis environ 37 ans. Ce scrutin révélera, en grande partie, les grandes lignes de la prochaine carte politique du pays qui a vu l’arrivée, pour la première fois, d’un gouvernement suite à une motion de censure aboutie et non à travers les urnes. De même, ce scrutin sera un premier affrontement direct entre la droite espagnole.
Le nouveau chef du parti Populaire, Pablo Casado et le leader de Ciudadanos, le catalan Albert Rivera disputeront leur premier duel électoral. Le gagnant de cette bataille sera intronisé comme le nouveau porte-voix de la droite espagnole et pourrait affronter les prochaines élections municipales et générales avec un grand avantage.
Les médias espagnols parlent d’une campagne électorale “convulsive” où il risque d’y avoir un choc des titans entre les deux formations PSOE et PP, un affrontement qui profitera aux nouveaux partis, à savoir Ciudadanos, qui a le vent en poupe grâce à sa position ferme au sujet du dossier catalan, où il s’oppose à toute négociation avec les indépendantistes.
Quant au parti d’extrême gauche Podemos, ce scrutin pourrait lui coûter cher à cause du retrait de son ex leader andalouse, Teresa Rodriguez. Celle-ci se présentera à ces élections sous une nouvelle étiquette politique, Adelante-Andalucia. Un coup dur pour les camarades de Pablo Iglesias vu que les résultats de ce scrutin pourraient affecter la popualarité de Podemos dans le reste des régions espagnoles.
A souligner aussi que le dernier parlement andalou a été formé à travers des élections anticipées, en mars 2015, suite à des divergences touchant la coalition formée entre les socialistes et le parti d’extrême droite, la Gauche unifiée (IU). Ce rendez-vous électoral, le 11e depuis 1982, est le troisième scrutin anticipé dans la plus grande région autonome espagnole, qui compte environ 8,5 millions d’habitants. Il s’agit de la région la plus peuplée d’Espagne. La campagne électorale démarre officiellement le 16 novembre et dure deux semaines.