Depuis sa création, le BCIJ a démantelé 57 cellules terroristes
Le bilan de la lutte anti-terroriste menée par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), depuis sa création, se veut positif avec des chiffres des plus expressifs : 57 cellules démantelées dont 8 structures au cours de l’année 2018.
Confortés par l’absence de tentatives de ralliement des rangs de Daesh, grâce aux actions préventives et anticipatives du BCIJ, ces chiffres portent ainsi le nombre total de cellules démantelées au Maroc, depuis 2002, à 183 structures ayant projeté des actions terroristes dans le Royaume et ont également permis la mise en échec de 361 projets dévastateurs, a affirmé Abdelhak Khiame, directeur du BCIJ.
Dans leur ensemble, ces actions de lutte contre le terrorisme ont conduit à l’arrestation de plus de 3.129 personnes, dont 292 ayant des antécédents judiciaires, a souligné Khiame dans une interview exclusive accordée à la MAP, précisant que, sur les 361 projets destructeurs, « certains avaient pour cible des sites sensibles au Royaume« .
Revenant sur les actions menées par le BCIJ, depuis sa mise en place en 2015, Khiame a fait savoir que la Brigade de Lutte Contre le Terrorisme (BLCT), qui relève du Bureau, a réussi à démanteler pas moins de 57 cellules, dont 51 en relation avec la nébuleuse « Etat islamique » et 6 structures en lien avec « Al Faye Wa Al Istihlal« . Il s’agit là d’une action inlassable ayant permis d’arrêter 902 personnes, dont 14 femmes et 29 mineurs, a-t-il dit.
Parmi les personnes arrêtées par la BLCT figurent 22 étrangers, dont huit Syriens, trois Afghans, deux Français, deux Turcs, un Italien, un Tchadien, un Guinéen, un Égyptien, un Libanais, un Russe et un Tunisien. Il s’agit également de dix belgo-marocains, cinq franco-marocains, deux hispano-marocains et un franco-algérien.
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Dans les détails, a tenu à préciser Khiame, le bilan de quatre ans d’existence du BCIJ se présente comme suit : 21 cellules ont été neutralisées en 2015, 19 en 2016, 9 en 2017 et 8 jusqu’à début octobre 2018.
« Il suffit d’analyser ces statistiques pour se rendre à l’évidence que le recul d’année en année du nombre de cellules terroristes démantelées prouve que l’action menée par la Direction Générale de Surveillance du Territoire (DGST) en matière de lutte antiterroriste a eu l’effet de persuasion envers les milieux imbus de la pensée extrémiste”, s’est félicité Khiame, soulignant que « les actions de lutte anti-terroriste sont menées par la BLCT, relevant du BCIJ, d’une manière professionnelle et sur la base d’informations communiquées par les services centraux et régionaux« .
Pour le directeur du BCIJ, la clé de la réussite de l’action antiterroriste réside dans la collaboration étroite entre les différents services de sécurité.
« La force du Maroc en matière de lutte anti-terroriste s’explique essentiellement par la collaboration étroite entre les différents services chargés d’assurer la sécurité. Aussi, le fait que le Directeur Général de la Surveillance du Territoire est lui-même le Directeur Général de la Sûreté Nationale nous facilite énormément la tâche, car nos services ne sont pas cloisonnés. A cela s’ajoute la coordination continue avec les autres départements qui ne relèvent pas de ces services, notamment la Gendarmerie royale et autres« , a précisé Khiame.
Au-delà du territoire national, il a cité des statistiques liées à la scène syro-irakienne. A ce titre, il a souligné que sur les 183 cellules démantelées depuis 2002, 62 structures terroristes démantelées depuis 2013 étaient en lien étroit avec les groupes terroristes sur cette zone de tension, notamment l’organisation « Daesh”, précisant que le nombre de Marocains ayant rejoint la scène syro-irakienne s’élève à 1.666 combattants, dont 929 ayant intégré les rangs de « Daesh » et près de 225 autres ayant des antécédents judiciaires liés à des affaires de terrorisme.
S’agissant des « returnees », ils sont, selon le directeur du BCIJ, au nombre de 239 personnes, alors que 643 personnes ont perdu la vie sur la scène syro-irakienne, la majorité parmi eux ont péri en exécutant des opérations suicidaires. Mais il ne s’agit pas seulement des hommes, vu que des femmes ont accompagné leurs conjoints avec des enfants pour rejoindre cette zone de tension, a-t-il relevé.