Réforme de l’éducation et de la formation : Une nouvelle ère s’ouvre
Le ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi, a affirmé vendredi à Béni Mellal que la réforme du système de l’éducation et de la formation ouvre une nouvelle ère sous le signe de la durabilité, le partenariat, l’engagement, le suivi, l’équité et l’excellence.
Intervenant lors de la cérémonie d’installation du nouveau président de l’université Sultan Moulay Slimane, Nabil Hamina, en présence notamment du wali de la région de Béni Mellal-Khénifra, Abdeslam Bekrate, du gouverneur de la province de Fquih Ben Saleh, Mohamed Karnachi, des élus locaux et autres personnalités civiles et militaires, le ministre a passé en revue les grandes lignes de la réforme du système de l’éducation et de la formation, annonçant sur ce registre que son département entamera très prochainement le processus de mise à niveau des cycles de Master et du Doctorat ainsi que la qualification universitaire. L’objectif étant de mettre en place une formation doctorale d’excellence basée sur la recherche scientifique avec à la clé des thèses de qualité, présentées et discutées dans des délais raisonnables.
Il a évoqué, à ce propos, l’adoption de la loi 01.00 régissant l’enseignement supérieur et renforçant l’autonomie de l’université, appelée à s’ouvrir davantage sur son environnement socio-économique, et ce, dans le but de promouvoir la connaissance et les bonnes pratiques, tout en mobilisant des ressources humaines capables d’accompagner les grands chantiers économiques lancés dans le Royaume.
Et de faire savoir que son ministère planchera sur la révision de cette loi après l’adoption de la loi-cadre relative au système de l’éducation, la formation professionnelle et la recherche scientifique, en vue de consolider l’autonomie de l’université, libérer les énergies et relever les défis posés.
Amzazi a également donné un éclairage sur la vision de réforme 2015-2030 qui est accompagnée par l’élaboration un projet de loi-cadre sur le système de l’éducation, la formation et la recherche scientifique, rappelant, par ailleurs, le projet porté par son ministère qui concerne la mise en place d’un nouveau programme de formation en faveur des enseignants dans les cycles primaire et secondaire et ce, dans le but de les motiver et de mieux les accompagner. Un nouveau système qui a été lancé au titre de l’année universitaire en cours.
Face aux défis posés sur les plans de la formation, de la recherche scientifique et de la gouvernance, le ministre a mis l’accent sur l’absolue nécessité pour les universités de tirer vers le haut le niveau de leurs formations pour une meilleure adaptation avec les besoins du marché de l’emploi, conformément aux Hautes orientations royales contenues dans le dernier discours du Trône et celui prononcé à l’occasion du 65ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.
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Et d’insister aussi sur l’importance de fournir une offre pédagogique diversifiée et innovante à même de permettre l’acquisition de compétences professionnelles, rappelant, à ce propos, la rencontre pédagogique nationale organisée par son ministère les 2 et 3 octobre courant à Marrakech sur le thème »L’université renouvelée : la licence, un enjeu pour la qualification académique et l’intégration professionnelle ». Un débat qui a été notamment axé sur la diversification de l’offre de la formation, la révision de l’architecture pédagogique du cycle de la licence ou encore l’adéquation de la formations avec les exigences du marché de l’emploi.
Concernant le domaine de la recherche scientifique, Amzazi a indiqué que le défi majeur réside dans l’accompagnement des grands projets structurants lancés dans le Royaume, ce qui suppose l’existence d’une recherche scientifique mieux structurée et ouverte sur son environnement économique, tout en tenant compte des spécificités de chaque région et donc génératrice de richesse.
Sur le registre de la gouvernance, il a estimé que le challenge porte sur la consolidation de l’autonomie de l’université dans le cadre d’un contrat-programme liant celle-ci au gouvernement, et à l’appui, entre autres, de l’évaluation du rendement, l’innovation, la numérisation, les partenariats avec les opérateurs économiques ou encore la diversification des sources de financement.
Pour sa part, le Secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Khalid Samadi, est revenu sur les orientations stratégiques contenues dans la réforme du système de l’éducation, la formation et la recherche scientifique, notant l’intérêt particulier accordé par SM le Roi Mohammed VI à ce chantier comme en témoigne les discours du souverain ainsi que la création d’un Conseil supérieur de l’éducation et de la formation et de la recherche scientifique.
Il a aussi souligné que la loi-cadre attendue s’impose à toutes les parties concernées, relevant que la nouveauté dans ce chantier de réforme réside dans le fait qu’il ne s’agit plus aujourd’hui de réformer uniquement l’éducation mais bien mieux, tout le système de l’éducation et de la formation, et que cette réforme n’est plus seulement une préoccupation du ministère de tutelle mais elle concerne également 18 départements ministériels.
Tout en indiquant que cette nouvelle vision stratégique réserve une place importante aux conseils élus pour sa matérialisation, Samadi a noté que cette loi-cadre qui entrera en vigueur cette année est le premier texte du genre depuis l’indépendance du Royaume, et représente un tournant sur le chemin de la réforme du système de l’éducation, et donc nécessitant l’implication de tous.