15è Andalousies Atlantiques : Quand Essaouira convie, côte-à-côte, Hajja Hamdaouia et Raymonde El Bidaouia
Ville de rencontre et de retrouvailles, Essaouira a réussi encore le pari, samedi soir, en mettant côte-à-côte, sur la même scène, les deux grandes Divas si chéries de la chanson populaire marocaine, Hajja Hamdaouia et Raymonde El Bidaouia, pour un concert musical historique et combien même éblouissant.
C’est dans une ambiance festive et des plus hallucinantes, que cette cité paisible a choisi de présenter gracieusement à ses hôtes, dans le cadre de la 15è édition du Festival des Andalousies Atlantiques, un « cadeau inédit et inoubliable » et ce, en offrant la chance à ces deux grandes légendes vivantes de la chanson marocaine de se rencontrer en communion, pour donner de la joie et du bonheur à un public nostalgique qui fredonne leurs airs.
Pendant plus d’une 1h30, ces deux icônes hors-pair de la chanson populaire marocaine ont su, majestueusement, mémoriser ce grand moment de rencontre et de partage. De véritables retrouvailles avec un public qui les aime, et qu’elles aiment, le temps de le gratifier et l’envoûter d’un florilège de chansons qui puisent leur origine dans un répertoire musical commun et si cher à tous les Marocains.
Une occasion si singulière et tant attendue par les festivaliers combien avides d’entendre réunis dans un même concert les plus beaux morceaux de la musique populaire marocaine. Une belle aventure mémorable, et soigneusement menée en compagnie du grand Maestro au talent confirmé, Ahmed Cherkani, le tout sous les ovations ininterrompues du public.
« La perle orientale » comme on la surnomme n’est autre que Raymonde El Bidaouia. Une chanteuse aux multiples talents puisqu’outre le répertoire chaâbi, elle a aussi interprété, avec brio, le Melhoune, le hawzi ainsi que des chansons de variété.
Quant à Hajja Hamdaouia, elle est sans conteste l’éternelle Diva de la Ayta Pop. Plus qu’un nom, elle est aussi une mémoire vivante. De sa voix inimitable, « le Béndir » à la main, Hajja Hamdaouia ou encore « l’Edith Piaf du Maroc », a enchanté des générations de mélomanes et continue de le faire avec amour et détermination, contribuant ainsi à la préservation d’un patrimoine musical authentique qui fait la fierté de tous.
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Avec ce concert profondément pensé et concocté avec tant de subtilité et de délicatesse, Essaouira vient témoigner encore une fois, qu’elle demeure une ville ouverte, une cité qui a accueilli et accueillera encore, à bras ouverts, tout le monde dans une harmonie sans égards.
Auparavant, le public présent a été convié à un spectacle aussi alléchant que captivant, le temps de plonger dans le coeur du patrimoine et de la pure tradition musicale judéo-andalouse, grâce à une prestation conjointe livrée par l’ensemble « Andalucious « , conduit par le talentueux Elad Levi, et l’Ensemble « Hapiyout ».
Un grand moment de joie et de bonheur que ces deux formations musicales qui chantent le Maroc éternel, leur pays d’origine, le pays de leurs ancêtres, ont bien voulu offrir au public en le conviant à revisiter, ensemble, et à la manière des grands professionnels, des chansons chaâbi du répertoire judéo-maghrébin.
Des refrains indémodables que ces deux troupes musicales ont offert gracieusement aux férus de la musique authentique mais cette fois-ci, avec de nouveaux arrangements combien dans l’air du temps. De vieilles chansons qu’on voit vêtir d’habits neufs.
Si pendant des siècles, juifs et musulmans ont écrit ensemble de la musique, de la poésie, les ont chantées et jouées de la même manière, ce festival ose, d’une édition à l’autre, le mélange des genres marocains Chaâbi, Ala et Piyout, avec un seul objectif, celui de divertir et d’éblouir un public de plus en plus nombreux.
Et cette soirée musicale de haute facture n’est que l’illustration éloquente de la vocation d’Essaouira comme espace singulier où tous les métissages, les rencontres des cultures, et le dialogue des religions, se font dans le respect le plus absolu des différences et des sensibilités.