L’Espagne et sa problématique Catalane
L’Histoire se charge parfois de répondre à ceux qui se mêlent des affaires d’autrui. Et sans vouloir faire de comparaison déplacée, il est intéressant d’observer que certains représentants espagnols de partis politiques ou de la presse, défavorables à la souveraineté marocaine au Sahara, se retrouvent à leur tour dans une situation encore plus embarrassante avec la Catalogne. Cette province dont les séparatistes veulent l’indépendance.
Ces derniers temps, des affrontements ont de nouveau eu lieu entre les forces de l’ordre et des membres des mouvements séparatistes qui s’insurgent contre l’emprisonnement de leurs leaders. Et même si l’ensemble des Catalans est divisé sur ce dilemme, ceux qui se manifestent le plus, sont incontestablement les éléments pro-indépendantistes et leurs dirigeants.
Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, élu récemment grâce à une motion de censure et à l’appui de certains partis catalans, entre autres, est dans une position pour le moins inconfortable. Sa marge de manœuvre est limitée et l’opposition en profite pour critiquer son immobilisme. Comment va-t-il gérer cette affaire ?
L’Espagne ne peut légalement accepter une séparation de la Catalogne de l’Etat. Mais les Catalans purs et durs ne veulent plus faire partie d’une nation en laquelle elle ne se reconnaît pas. La différence linguistique, culturelle et économique est invoquée.
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La Catalogne est, en effet, l’une des provinces les plus riches du pays et contribue amplement à sa prospérité. Elle se sent donc en mesure, à tort ou à raison, de se gouverner elle-même sans avoir de compte à rendre à Madrid.
Certains, au Pays Basque Espagnol, autre province économiquement forte, avaient également voulu revendiquer l’autonomie de ce territoire, mais ils l’avaient fait dans la violence et le terrorisme (l’ETA qui a fini par renoncer à ses activités clandestines et meutrières). Ce qui n’avait conduit qu’aux drames et à l’échec. Les Catalans séparatistes agissent eux de façon plus pacifique…et diplomatique.
Ils veulent internationaliser le débat. Leur président déchu, Carlos Puigdemont, s’est enfui à l’étranger, mais il continue de manœuvrer avec ses partisans emprisonnés en Espagne, pour poursuivre leur combat. Suivis par une partie de la population catalane qui n’hésite pas à sortir dans les rues pour le faire savoir.
Que va-t-il se passer et comment finira cet imbroglio ? Pas facile d’y répondre. La suite des évènements le fera sans doute. Des élections pour ou contre l’autodétermination auront vraisemblablement lieu. En attendant, le pays est en pleine crise politique, et pas seulement sur cette question d’ailleurs…
Espérons pour l’Espagne qu’il ne faudra pas attendre plus de 40 ans, comme pour le Sahara, pour en découdre avec ce genre de conflits.
H. Pons