le calvaire des Marocains victimes d’expulsion arbitraire d’Algérie exposée au FSMM
Les souffrances endurées par les Marocains victimes de l’expulsion arbitraire d’Algérie ont été au centre d’une rencontre organisée dans le cadre du 8ème Forum Social Mondial des Migrations (FSMM2018), qui s’est ouvert, vendredi à Mexico, avec un appel à construire une nouvelle vision humaniste de la migration.
Des explications sur le calvaire de milliers de familles qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec la fermeture de la frontière par l’Algérie ont été données par les membres de l’Association des Marocains victimes d’expulsion arbitraire d’Algérie (AMVEAA) lors de ce conclave mondial regroupant associations, syndicats et mouvements sociaux venant des quatre coins du monde.
Les membres de l’association ont passé en revue l’histoire de l’expulsion arbitraire et inhumaine de 45.000 familles marocaines par les autorités algériennes et la confiscation de leurs biens, rappelant que ces familles, qui étaient installées en Algérie depuis plusieurs décennies en toute légalité, ont été chassées du pays qui était considéré comme le leur dans des conditions inhumaines.
L’expulsion, selon les témoignages livrés lors de cette rencontre, a été sauvage, arbitraire et inhumaine contre ces milliers de Marocains, qui ont été conduits manu-militari à des centres de détention en Algérie où ils ont passé plus de deux mois avant d’être renvoyés au Maroc laissant derrière eux une partie de leur famille et tous leurs biens.
Dans une déclaration à la MAP, le président de l’AMVEAA, Miloud Chaouch a souligné l’importance de ce conclave en termes de partage d’idées et de sensibilisation de l’opinion publique internationale aux souffrances endurées par des dizaines de milliers de Marocains qui ont été dépossédés de leurs biens et victimes de traitements avilissants.
Selon M. Chaouch, les familles expulsées se sentent trahies pour des motifs politiques par le pays pour lequel elles ont combattu et sacrifié leur vie pour sa libération du joug du colonialisme.
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Les autres membres de l’association, Mohamed Hamzaoui, Mohamed Salhi et Mostafa Maissa, qui défendent la cause des déportés d’Algérie auprès des instances internationales et exigent des réparations de l’Etat algérien, ont mis l’accent sur les atrocités et les exactions commises à l’encontre de ces familles marocaines et donné des témoignages concrets de leurs souffrances.
Les débats avec les participants à ce Forum mondial ont porté notamment sur les conséquences dramatiques de cette déportation arbitraire, insistant sur les aspects sociaux liés à ce drame dont la spoliation des biens, la perte de logement et d’emploi ainsi que l’interruption de la scolarité et une insertion professionnelle difficiles.
Pendant les trois jours de ce forum, le calvaire de ces Marocains est le thème de deux ateliers traitant de l’histoire de cette expulsion, de la réparation des préjudices au sens du droit pénal international et des difficultés de recours aux institutions internationales spécialisées pour faire valoir le droit à la réparation des préjudices.
Des centaines de personnes, venues de plusieurs pays des quatre coins du monde, dont le Maroc, prennent part à ce conclave mondial, organisé sous le thème « Migrer, résister, construire, transformer ».
La rencontre internationale, qui se veut une opportunité pour engager une réflexion autour des questions de la migration, propose une centaine d’activités versant dans la promotion d’un nouveau processus de migration et d’un échange d’expériences sur les souffrances des migrants dans un monde en perpétuelle mutation.