Elaborer une stratégie énergétique efficace pour la compétitivité du secteur de la sidérurgie
Des experts des secteurs de la sidérurgie et de l’énergie se sont penchés, mardi lors d’un séminaire à Casablanca, sur l’examen des différentes pistes d’optimisation et de performance énergétique dans le secteur de la sidérurgie.
Organisé par le Think Tank «Steel Impulse» de l’Association des Sidérurgistes au Maroc (ASM), cette rencontre sous le thème «Compétitivité du secteur sidérurgique: l’énergie au cœur des enjeux de demain» ambitionne de trouver les solutions d’efficacité énergétique (EE) pour réduire la facture de l’énergie en sidérurgie, deuxième secteur énergivore après le transport, améliorer la compétitivité et performances industrielles et favoriser les exportations du secteur, a estimé, le président de l’ASM Mohamed Azmi.
Cette rencontre constitue une occasion pour discuter les principaux enjeux et défis de la sidérurgie marocaine, notamment l’énergie, et de permettre l’échange et le partage d’expériences pour le développement du secteur en mettant en exergue les potentialités énergétiques et technico-financières, a indiqué M. Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des Mines et du Développement durable.
Le Maroc, bien engagé sur la voie de la transition énergétique, a su transformer ses défis énergétiques, notamment en matière de sécurité d’approvisionnement, en opportunité d’investissement, a-t-il noté, déclinant les avancées réalisées avec une capacité installée des EnR (énergies renouvelables) de 35%, un taux de dépendance énergétique passé de 98% en 2008 à environ 93%, une marge de réserve de plus de 12% et rappelant que SM le Roi Mohammed a fixé un nouveau cap pour les EnR pour porter leur part de 42% en 2020 à 52% en 2030.
De même, les opportunités d’investissements sont actuellement évaluées à plus de 40 milliards de dollars à l’horizon 2030, dont les trois quarts pour les EnR, a-t-il indiqué.
L’année en cours a été marquée par une activité intense en termes d’EE notamment avec une série de rencontres sur l’EE dans le bâtiment, l’industrie, le pompage solaire, la mobilité (public, privés, bailleurs de fonds, société civile), a relevé le ministre, faisant savoir que les travaux se penchent actuellement de manière intensive pour promouvoir l’EE dans les bâtiments et administrations publics ainsi que les collectivités territoriales, en vue de promouvoir le principe «d’exemplarité de l’Etat ».
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Le Royaume se fixe une nouvelle ambition, conformément aux Hautes instructions du Souverain, de revoir à la hausse les objectifs en matière de développement des EnR, de la biomasse et de l’exemplarité de l’Etat, a mis en relief le ministre, notant que la montée en puissance des énergies renouvelables génère de nouveaux défis pour le système électrique national en raison de leur caractère intermittent.
La consommation d’énergie dans le secteur industriel représente le 2ème poste de consommation au niveau national et se concentre au niveau de trois branches d’activités, dont la sidérurgie. Et de ce fait, les entreprises industrielles de transformations existantes sont tenues de réduire leurs besoins en énergie fossile, d’adopter de nouveaux process plus économiques et de faire appel aux EnR.
Le développement à grande échelle du gaz naturel dans le mix énergétique national permettra au Maroc, non seulement de résoudre la problématique de stabilité du système électrique national mais aussi de diversifier les sources et ressources l’approvisionnement énergétique et de préserver l’environnement, a ajouté M. Rabbah.
Les principaux objectifs de ce plan sont de satisfaire, en priorité, les besoins en gaz naturel du secteur électrique et de créer de la valeur ajoutée en impliquant les opérateurs énergétiques et industriels nationaux en plus des internationaux pour le développement d’une véritable filière gazière au Maroc ouverte à l’ensemble des utilisateurs potentiels, notamment industriels.
‘’Nous devons emprunter la trajectoire de transition vers un système énergétique efficace et sobre en carbone en se basant sur les EnR sans oublier l’EE’’, qui permet des résultats plus rapides en matière d’économie d’énergie et de GES (gaz à effet de serre) évités, dans les secteurs d’une grande inertie tels que l’industrie, que les EnR.
A cette occasion, l’ASM et l’Agence nationale de promotion de l’emploi (ANAPEC) ont signé une convention en vue de l’adéquation des ressources humaines qualifiées afin de répondre aux besoins du secteur.