La stratégie et le plan national de l’eau présentés à la COP24
Le Maroc a adopté la stratégie et le plan national de l’eau, pour faire face aux contraintes de la rareté hydrique, a affirmé lundi, à Katowice, la secrétaire d’État chargée du développement durable, Mme Nezha El Ouafi, lors d’un panel organisé en marge des travaux de la 24ème conférence des parties signataires de la Convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique (CCNUCC).
Intervenant lors de ce panel sur le rehaussement de l’ambition de la gestion de l’eau dans le contexte des NDC (les contributions décidées au niveau national) et des ODD (Objectifs de développement durable, prévus par l’Accord de Paris (COP21), la secrétaire d’Etat a expliqué que la stratégie et le plan national de l’eau visent à mettre à disposition les ressources en eau nécessaires au développement du pays et à prendre en considération la dimension environnementale.
Elle a précisé aussi que le Maroc a mis sur pied une panoplie de plans ayant trait au secteur de l’eau qui ont été réalisés à savoir le plan national d’économie de l’eau, le plan d’économie d’eau potable, industrielle et touristique ainsi que le plan national de protection contre les inondations.
Lors de ce panel organisé, dans le cadre du partenariat mondial de l’eau et le partenariat NDC (initiative mondiale pour aider les pays à respecter leurs engagements en matière de lutte contre le changement climatique), Mme El Ouafi, a souligné que le Maroc a initié un processus d’élaboration du plan national d’adaptation, selon les directives techniques du groupe d’experts des pays les moins avancés (LEG), et ce pour aligner les priorités nationales aux engagements internationaux, renforcer la résilience de façon adéquate et urgente de la population et des territoires et accroitre le soutien politique national à haut niveau à l’adaptation, ainsi que mobiliser le soutien technique et financier au niveau international à l’adaptation. Dans le même ordre d’idées, la secrétaire d’Etat a indiqué que la NDC du Maroc dispose des objectifs chiffrés à l’horizon 2020 et 2030 en matière d’adaptation dans le secteur de l’eau.
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Elle a cité, à ce sujet, notamment le dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres pour un volume de 400 millions m³, la substitution des prélèvements d’eau (85 millions de m3/an) des nappes surexploitées par des prélèvements des eaux de surface et la recharge artificielle des nappes (un potentiel de 180 millions m³) et le traitement des eaux usées de 50 pc en 2016 et de 60 pc en 2020.
Mme El Ouafi a également évoqué les actions d’adaptation du secteur de l’eau à l’horizon 2030, portant sur la construction de 59 barrages, dont 28 de grande capacité, pour la mobilisation de 2,5 milliards de m3, la réutilisation de 325 millions de m3/an d’eaux usées épurées, le raccordement au réseau d’assainissement et épuration des eaux usées à 100 pc en milieu urbain et l’amélioration du rendement des réseaux d’eau potable et industrielle, avec un objectif de 80 pc comme moyenne nationale, de façon à économiser 120 millions de m3/an d’eau potable.
Elle a tenu à rappeler que lors de la COP22, le Maroc a placé l’eau et les interconnexions aux objectifs de développement durable, y inclus l’agriculture, au centre de la Conférence de Marrakech, en mettant en relief la question de la productivité agricole durable et l’adaptation des pratiques agricoles, spécifiquement en Afrique.
La secrétaire d’Etat a évoqué aussi le besoin de promotion de solutions innovantes pour répondre aux besoins prioritaires de l’Afrique en la matière. La disponibilité des ressources financières, du transfert de technologie, du renforcement de capacités et des infrastructures sont des aspects de base pour réussir les objectifs de développement liés au secteur de l’eau, a-t-elle dit, soulignant que la coopération Sud-Sud, en complément de la coopération Nord-Sud, peut être une source importante d’expertise et de savoir-faire pour une gestion efficace de l’eau.
La secrétaire d’Etat a aussi souligné le rôle de la coopération régionale et de l’intégration dans la coordination des politiques nationales de l’eau et des efforts pour arriver à de meilleurs résultats en matière de développement économique et de protection sociale. Les travaux de la 24ème conférence des parties signataires de la Convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique, se poursuivent à Katowicie, chef lieu de la région de la Silésie (Sud de la Pologne) et prendront fin le 14 décembre.