La France se dote d’un deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique
La France a lancé, au cours des derniers jours, le deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) dont l’objectif est de mieux préparer la société française à ce changement en impliquant les principaux secteurs de l’économie (agriculture, industrie, tourisme…) et les territoires.
Hausse des températures plus forte que la moyenne mondiale, vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, précipitations et sécheresses extrêmes, hausse du niveau de la mer, intensification des cyclones : tels sont les impacts du changement climatique que les émissions de gaz à effet de serre passées rendent désormais inéluctables et auxquels la France doit se préparer, indique le ministère français de la Transition écologique et solidaire, en rendant compte du lancement de ce plan qui s’étendra jusqu’en 2022.
La France s’est très tôt dotée d’une stratégie de planification de l’adaptation au changement climatique, souligne la même source en rappelant que dès 2011, elle a publié le premier PNACC pour une période de cinq ans, avec l’objectif d’intégrer l’adaptation à l’ensemble des politiques publiques.
En s’appuyant sur les recommandations issues de l’évaluation du premier PNACC, et pour mettre les politiques publiques en cohérence avec l’Accord de Paris, l’élaboration du deuxième PNACC s’est appuyée sur une large concertation qui a mobilisé pendant près de deux ans 300 représentants de la société civile, des experts et des représentants des collectivités territoriales et des ministères concernés, précise-t-elle.
Les travaux ont été organisés selon six domaines d’action, qui structurent les priorités du nouveau Plan : Gouvernance et pilotage; Connaissance et information; Prévention et résilience; Adaptation et préservation des milieux; Vulnérabilité de filières économiques; et Renforcement de l’action internationale.
Le PNACC2, dont le lancement a été annoncé par le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, se distingue ainsi par une plus grande implication des acteurs territoriaux, une attention forte portée à l’outre-mer, l’implication des grandes filières économiques et la priorité donnée aux solutions fondées sur la nature partout où cela a du sens, observe le ministère.
Ce deuxième plan vise notamment, à travers une dizaine d’actions concrètes, à promouvoir la lutte contre les feux de forêt, à renforcer la vigilance météo, à identifier les territoires et milieux à risque et à développer un centre de ressources sur l’adaptation pour faciliter le partage de bonnes pratiques et mesurer les progrès de la France pour s’adapter au changement climatique.
Il se trace également pour objectif d’intégrer la thématique du changement climatique et de l’adaptation dans les cursus scolaires, de l’école à l’enseignement supérieur, d’établir des prospectives économiques pour identifier les filières à risque et les mesures d’accompagnement (notamment tourisme en métropole et en outre-mer) et de créer de nouveaux outils d’aide à la décision dans le secteur forestier.
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L’action climatique de la France s’appuie sur deux piliers complémentaires: l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.
Pour l’atténuation, le gouvernement français a présenté dernièrement une stratégie afin de limiter l’ampleur du changement climatique avec la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la nouvelle Stratégie nationale bas-carbone (SNBC).
Pour l’adaptation, la France s’est dotée précisément du deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique pour faire face aux impacts du changement climatique.
Dans un focus sur le bâti, le ministère français de la transition écologique et solidaire indique que les projections climatiques, selon le scénario pessimiste, mais qui correspond à la trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre, prévoient des canicules de 90 jours tous les ans.
Sans amélioration du bâti, le taux d’équipement des logements français en climatisation passerait de 4 à 30% d’ici 2050, met-il en garde.
Concernant les infrastructures de transport, la même source prévient que la hausse du niveau de la mer pourrait atteindre 1 mètre d’ici la fin du siècle en France : 19. 800 km de routes et 2.000 km de voies ferrées seraient alors régulièrement inondés.
Les températures élevées engendrent également des problèmes de dilatation des rails et d’inconfort pour les voyageurs, ajoute le ministère.