Pour un pays libre, les Vénézuéliens de Santiago du Chili réclament à haute voix le départ de Nicolás Maduro
Sous un soleil de plomb, les Vénézuéliens de Santiago du Chili ont convergé, samedi après-midi, vers le Parc Bustamante, au centre de la capitale chilienne, en soutien au président par intérim du Venezuela, Juan Guaidó, munis de drapeaux et d’affiches pour exiger « Un Venezuela libre » et la fin du « régime dictatorial » de Nicolás Maduro.
Ce rassemblement, organisé en réponse à une demande de mobilisation mondiale lancée par M. Guaidó, a été ouvert par l’hymne national vénézuélien chanté en chœur par les manifestants venus en famille pour la plupart: mamans, enfants, bébés, jeunes et moins jeunes étaient au rendez-vous pour exprimer leur désir d’un Venezuela pour tous ses enfants et exiger la « liberté des prisonniers politiques ».
Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient beaucoup de Chiliens venus soutenir leurs frères vénézuéliens, ont également observé une minute de silence pour le repos des âmes de toutes les victimes tombées au Venezuela.
Tout en scandant « Dehors Maduro », les manifestants ont écouté avec enthousiasme Guarequena Gutiérrez, représentante diplomatique au Chili de l’Assemblée nationale du Venezuela, nommée par le président vénézuélien par intérim, Juan Guaidó.
Mme Gutiérrez a indiqué lors de son intervention que le Venezuela « n’accepte plus de dialogue » avec le régime Maduro en raison de la « crise humanitaire barbare » qui le frappe de plein fouet.
Pour ces raisons, la responsable vénézuélienne a insisté sur les demandes de l’opposition relatives à « la cessation de l’usurpation, à la création d’un gouvernement de transition, à la tenue d’élections libres et à l’arrivée de l’aide humanitaire dont le peuple vénézuélien a tant besoin », selon elle.
Devant une foule entièrement pacifique brandissant des banderoles en soutien à la nouvelle administration, la représentante diplomatique du Venezuela au Chili a également rappelé le grand soutien de la communauté internationale à M. Guaidó, tout en relevant que les mesures prises par l’opposition vénézuélienne, en plus d’être « pacifiques », sont « inscrites dans la Constitution » et bénéficient du « soutien populaire ».
S’affichant avec des casquettes et tee-shirts aux couleurs du drapeau vénézuélien, les manifestants ont remercié en chœur leur pays d’accueil, le Chili.
Aux cris de « Gracias Chile, gracias Chile », les Vénézuéliens de la capitale chilienne ont réitéré leur gratitude pour le Chili qui soutient, à l’instar de plusieurs pays de la communauté internationale, la liberté et la prospérité du peuple vénézuélien dans un climat de démocratie et de liberté.
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Les manifestants ont fortement applaudi et salué l’annonce par les organisateurs que Francisco Yanez, un général de division de l’Armée de l’Air vénézuélienne, a annoncé dans la journée qu’il ne reconnaissait plus « l’autorité dictatoriale » de Nicolas Maduro et faisait allégeance au président par intérim Juan Guaido.
Ce général qui se présente comme directeur de la planification stratégique du haut commandement de l’Armée de l’Air, a affirmé dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux que « 90% des forces armées (…) ne soutiennent pas le dictateur mais le peuple du Venezuela ».
D’autres intervenants ont rappelé la grave crise humanitaire que traverse le Venezuela. Ils ont énuméré, dans ce sens, les raisons qui les ont poussé à quitter leur pays et prendre la route de l’exil afin de pourvoir aider les leurs restés sur place et leur envoyer « de quoi subsister et acheter à manger ».
Au Venezuela, des dizaines de milliers de Vénézuéliens ont manifesté lors de la journée de samedi à Caracas et dans les autres villes du pays contre le régime de Nicolas Maduro, alors que le président par intérim, Juan Guaidó, a appelé à une nouvelle manifestation le 12 février prochain.
Le 23 janvier, M. Guaidó, avait appelé ses partisans à remettre aux militaires et à la police une copie de la « loi d’amnistie », approuvée récemment par le Parlement, unique institution aux mains de l’opposition.
Cette loi vise à décréter l’amnistie au profit des « fonctionnaires civils ou militaires qui collaborent (…) pour la restauration de l’ordre constitutionnel ».
M. Guaidó a été reconnu, jeudi, en tant que Président par intérim « légitime » du Venezuela par le Parlement européen, qui a appelé les États membres à faire de même.
Il a été également reconnu par une bonne partie de la communauté internationale notamment les Etats-Unis ainsi que par onze pays membres du Groupe de Lima, à savoir la Colombie, l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Panama, le Paraguay et le Pérou.
L’Australie a rejoint, elle aussi, les pays reconnaissant la légitimité de M. Guaidó, alors que six pays européens, à savoir l’Espagne, le Portugal, la France, la Belgique, l’Allemagne et la Grande-Bretagne avaient annoncé le 26 janvier qu’ils reconnaîtraient Juan Guaidó comme président par intérim si Nicolas Maduro ne convoquait pas des élections sous huit jours.