Ramid et Maelainine déclarent la guerre des mots
Par Khadija Skalli
Mustapha Ramid et Amina Maelainine s’engagent dans une guerre des mots sans merci. Le ministre d’État chargé des Droits de l’Homme critique la députée au sujet de son voile. La riposte de la parlementaire ne tarde pas. « Mon voile est une affaire personnelle », écrit-elle sur sa page facebook.
Le torchon brûle entre Mustapha Ramid et Amina Maelainine. Les deux membres du PJD (Parti de la justice et du développement) se livrent à une guerre des mots sans merci. Tout a commencé le samedi 2 février lorsque le ministre d’État chargé des Droits de l’Homme a critiqué la députée au sujet de ses photos prises devant le Moulin rouge, la place Vendôme à Paris et à la cathédrale Notre Dame de Paris où elle paraissait sans voile.
« Soeur Amina s’est présentée à nous comme à ses électeurs avec un habit distinct qui renseigne sur les valeurs que nous portons. Et elle n’a nullement le droit d’avoir deux visages », déclare Mustapha Ramid, dans un entretien accordé à notre confrère le360.ma.
Le ministre PJDiste en rajoute une couche en précisant qu’une « décision du parti est incessamment attendue ». Ramid, qui est président de la Commission de l’intégrité et de la transparence du parti de la lampe, faisant office de « conseil de discipline », brandit la menace des sanctions. Il laisse entendre que son parti envisagerait des « sanctions » contre la députée pour transgression des règles.
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La réplique de Amina Maelainine ne se fait pas attendre. La parlementaire PJD, également membre du Conseil national du parti de la lampe, répond à Ramid le même jour sur sa page facebook. Un long plaidoyer où elle défend d’abord son droit fondamental vestimentaire en tant que liberté individuelle. « Ma tenue vestimentaire est une affaire personnelle et une liberté individuelle et non partisane. Car elle n’est pas une condition sine qua non pour adhérer au parti », réplique Amina Maelainine. Dans son plaidoyer, la députée PJDiste défend également son engagement politique au sein du PJD.
«23.000 électeurs ont voté pour la liste PJD qui représente un grand parti. Ils ont cru à son programme et à son rayonnement politique. J’ai participé à la campagne aux côtés des autres militants et militantes du parti à Hay Hassani. Les électeurs m’ont bien accueilli et n’ont jamais accordé d’importance à ma tenue vestimentaire », a-t-elle précisé.
Dans sa riposte, Amina Maelainine rappelle à ses opposants l’affaire de la diffusion d’une vidéo de deux personnalités publiques sur des sites internet. C’était le 2 août 2016. Le secrétariat général du parti de lampe a publié un communiqué dans lequel il dénonce « l’atteinte à la vie privée ».
« L’atteinte à la vie privée, aussi bien des personnalités publiques que de l’ensemble des citoyens, est une violation de la religion, de la loi et de la morale », dénonce le Secrétariat général du PJD.
Deux poids deux mesures, le ministre d’État chargé des Droits de l’Homme Mustapha Ramid n’a pas réagi à l’escapade amoureuse de Mohamed Yatim à Paris.